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Le 1er Novembre, c'était hier…
Vidé de sa substance, ce repère ne mobilise plus les algériens
Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2007

Au moment où le révisionnisme bat son plein chez l'ancienne puissance coloniale, la célébration du 1er Novembre en Algérie se fait de manière presque complexée.
Furtivement, le 1er Novembre a été expédié par les officiels en deux temps trois mouvements… Cette date si chère et si charnière à l'histoire, le présent et l'avenir de l'Algérie, ne semble plus faire recette pour les tenants du pouvoir qui s'en sont servis jusqu'à l'usure. Cette journée chargée de symboles, qui se décline comme une longue page d'histoire, d'épopées et de sacrifices qui auraient pu inspirer les héritiers de la glorieuse révolution, est à présent vidée de sa substance. Le « novembrisme », dont les partis au pouvoir — le FLN et le RND notamment — en ont fait un axe programmatique, est devenu un barbarisme qui n'émeut plus personne. Au fil des années, la commémoration d'un aussi grand moment de l'Algérie combattante est réduite à une journée chômée et payée… On est loin du faste, du recueillement et de la solennité qui caractérisaient le souvenir de ce repère historique. C'est à croire que la fierté nationale et l'ego patriotique se sont émoussés 53 années seulement après l'indépendance. Le 1er Novembre 2007 a dû être « liquidé » par un communiqué laconique de circonstance de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et le crochet classique du président de la République au sanctuaire des Martyrs pour y déposer la gerbe de fleurs. Au peuple, l'unique — la télévision nationale — a servi à nouveau le tout aussi unique film Patrouille à l'Est pour se mettre au diapason de cette page d'histoire… Tout se passe comme si le 1er Novembre est devenu une halte encombrante pour l'Algérie officielle qui a usé et abusé de ses idéaux au point de les discréditer aux yeux du peuple qui ne croit plus en rien.
Novembre des… harraga
Il est significatif de noter que le commun des Algériens s'intéresse de moins en moins à l'histoire de son pays à telle enseigne que la nouvelle génération lui a carrément tourné le dos. La morale de l'histoire est que, pour avoir été détournée et confisquée, la révolution a fini également par susciter la répulsion de ceux qui souffrent des dérives commises en son nom. Le 1er Novembre tout comme le 5 Juillet sonnent encore creux dans l'oreille de nombreux Algériens gavés de discours patriotards qui ne remplissent pas le ventre. Les dépassements et autres forfaitures commis au nom de cette glorieuse révolution — parfois par les maquisards de la 25e heure — plusieurs années après l'indépendance ne sont pas, il est vrai, des motifs de fierté pour ceux qui aiment leur pays. Le monopole du pouvoir politique, le contrôle de la sphère économique et la main basse sur les privilèges projettent une image peu reluisante de ceux qui ont libéré le pays. Et les nauséabonds déballages sur les « faux moudjahidine » ont achevé de jeter la suspicion sur ceux qui se drapent de la légitimité révolutionnaire pour s'autoriser toutes les turpitudes. La dichotomie entre le peuple et cette catégorie d'Algériens est telle qu'on a cru bon de la désigner par l'expression consacrée de « famille révolutionnaire ». Une famille qui, dans l'imaginaire collectif, s'apparente à une « caste » qui s'est appropriée l'héritage matériel et moral de novembre au détriment du peuple algérien, forcé d'accepter le second rôle. Et c'est là tout l'enjeu de « la non-célébration » du 1er Novembre désormais désincarné. Pendant que sous d'autres latitudes, des nations ravivent le souvenir de leurs gloires et de leurs illustres acteurs, l'Algérie enterre, lentement mais sûrement, son passé glorieux comme si elle avait quelque chose à cacher. Les réactions mitigées et très en retard — et faussement chagrinées — à l'égard des déclarations choquantes des dirigeants de l'ancienne puissance coloniale renseignent du reste que Novembre est tout juste bon à servir de fonds de commerce politique pour se tirer d'affaire. Cette date, et d'autres encore, sert de feuille de vigne pour cacher les tares d'un système totalement coupé des réalités. Elle sert aussi à légitimer un personnel politique idéologiquement stérilisant et généalogiquement finissant. Le président de la République, lui-même, se plaignait l'autre jour de ce que les jeunes ne « connaissent pas les valeurs de Novembre ». Un aveu lourd de sens qui traduit on ne peut mieux l'échec monumental de la culture véhiculée par ceux qui se sont autoproclamés tuteurs ad vitam aeternam de ce peuple. Une telle confiscation ne pouvait produire autre chose que de jeunes harraga qu'on tente aujourd'hui de criminaliser. Quand on observe l'émeute s'imposer comme unique exutoire pour les laissés-pour-compte et la violence un moyen de se faire justice, il y a assurément matière à faire une introspection. Les Algériens de 2007 ne peuvent être plus « novembristes » que les « novembristes » eux-mêmes. On ne peut raisonnablement demander à cet honnête fonctionnaire qui pique le nez dans la poubelle dans l'espoir de trouver de quoi nourrir deux petites bouches ce qu'il pense de l'indépendance. D'autant plus que les autorités à quelques niveaux qu'elles soient font tout pour supprimer ou ternir ces repères. La formule indignée du défunt moudjahid Bessaoud Mohand Arav est plus que jamais d'une brûlante actualité. « Heureux les martyrs qui n'ont rien vu », disait-il.


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