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Dans l'air du temps
Publié dans El Watan le 08 - 11 - 2007


C'est dans l'air du temps. Yasmina Khadra est redevenu “fréquentable” pour la télévision nationale qui lui a ouvert les portes de deux émissions grand public dans la même semaine. Après avoir été longtemps ignoré par ce média, l'auteur des Sirènes de Baghdad, son dernier roman à succès, est désormais courtisé par les plateaux de l'Unique. Personnalité littéraire incontestable dont la réputation ne cesse de grandir à travers le monde grâce à la pertinence de sa plume, Yasmina Khadra a, il faut le dire, fait l'évènement au salon international du livre où il a été visiblement heureux d'aller à la rencontre de ses admirateurs algériens — ils sont nombreux — avec lesquels il a plus ou moins perdu le contact depuis qu'il s'est installé à l'étranger. Ses rencontres avec le public ont été très chaleureuses au salon, on sentait chez le romancier ce plaisir incommensurable de replonger dans un milieu naturel qui lui a tant manqué. Sur le petit écran, l'homme auquel de mauvaises langues ont prêté une certaine arrogance, a paru très humble et d'une simplicité remarquable malgré son immense talent. Il a parlé de son parcours qui n'a jamais été facile et de sa réussite qu'il ne doit à personne sinon à son talent. Il a cependant évité d'aborder les sujets qui fâchent, comme s'étaler sur la brouille qu'il avait eue l'année dernière avec certains titres de la presse écrite nationale, ou plus récent l'interdit qui a frappé le dernier livre de Mohamed Benchicou Les Geôles d'Alger. C'était pourtant suite à ses prises de position somme toute courageuses en faveur de l'autre écrivain à succès Anouar Benmalek que Yasmina Khadra s'était attiré un courroux médiatique qui n'avait pas sa raison d'être. Benchicou attendait une réaction de solidarité pour le moins similaire de la part d'un confrère qui n'avait rien à perdre, bien au contraire, en dénonçant un acte de censure flagrant dans un espace littéraire dédié normalement à la liberté d'expression. Ni lui qui a été la grande vedette du SILA, ni Anouar Benmalek également présent au salon, soit deux voix qui portent car émanant de deux auteurs à l'esprit libre et complètement autonome des contingences extra-littéraires, n'ont jugé utile de s'impliquer dans une affaire d'abus de pouvoir qui a entaché le monde du livre de la manière la plus exécrable qui puisse être. Un silence qui a été, il faut en convenir, accueilli avec un sentiment d'amertume par l'ancien directeur du Matin dont le combat pour l'idéal démocratique ne s'est jamais arrêté. Il l'a au demeurant fait savoir à l'opinion publique dans le seul but de situer les responsabilités historiques de chacun, s'adressant notamment à l'élite intellectuelle qui se fourvoie souvent dans des compromis qui vont au désavantage des forces démocratiques. Yasmina Khadra est-il subitement tombé dans ce jeu-là ? Personne n'ose le croire parce que le personnage n'a jamais failli aux principes qui fondent sa propre éthique. On a certes remarqué son retour à la télévision, on l'a aussi aperçu très ému échangeant des propos avec Bouteflika dans une ambiance autrement plus feutrée, celle des lambris de Palais du peuple à l'occasion de la réception offerte par le président de la République pour la commémoration du 1er Novembre, mais ces signes, tout à fait conjoncturels, ont-ils suffisamment de poids pour trahir une idée de “réconciliation” avec la sphère officielle qui a horreur des convictions avant-gardistes ? En termes plus crûs, la neutralité dans l'affaire Benchicou observée par le nouvel enfant prodige de la littérature algérienne pourrait-elle être comprise comme une résignation à ne pas heurter le pouvoir politique dans un contexte où le romancier éprouve — malgré les apparences — un réel besoin de réhabilitation, voire de rayonnement dans son propre pays... L'imaginaire des gens n'est pas aussi farfelu qu'on a tendance à le penser, car d'aucuns ont la certitude de dire que si Yasmina Khadra s'était opposé à l'interdit d'exposition du livre de Benchicou, la télévision d'Etat aurait sûrement réfléchi à deux fois avant de l'inviter, bien qu'il soit devenu un auteur incontournable dans le monde de l'édition. D'ailleurs, l'écrivain aujourd'hui chouchouté nous rappelle étrangement l'histoire du chanteur Khaled qui à ses débuts était boycotté, voire carrément méprisé par notre télé avant de devenir un sujet de fierté brandi, dans les circonstances idoines, comme un authentique représentant du potentiel artistique national. Ce come-back dans le champ médiatique audiovisuel, jusque-là fermé à toutes velléités anticonformistes, le roi du raï qui a conquis sa célébrité mondiale en dehors de nos frontières le doit à son talent, mais sa “récupération” par le petit écran n'est jamais innocente. Et prouve surtout que c'est avec le concours de la notoriété artistique et culturelle que le système politique façonne... son image au gré des évènements. C'est dans l'air du temps. S'il a été exclu du SILA sur la base d'arguments ridicules, Mohamed Benchicou n'a pas pour autant raté le rendez-vous littéraire puisqu'en quelque sorte c'est lui qui a le plus pesé sur l'actualité, attirant en même temps un monde fou d'admirateurs lors de la vente-dédicace de son livre à la librairie des Beaux-Arts. Une question : pourquoi l'Unique qui a déroulé le tapis rouge pour Yasmina — et loin de nous la prétention de comparer les deux écrivains — n'a même pas cherché à approcher Benchicou pour lui demander un avis qui aurait certainement intéressé pas mal de téléspectateurs ? c'est simplement de l'information… à moins que celui-ci n'a aucune opinion a émettre sur ce qui lui est arrivé. Cette interrogation va dans le même sens de celle qui est posée à propos du silence total qui a caractérisé l'absence de Zeroual à la cérémonie du 1er Novembre. Mais bien sûr qu'il ne faut pas rêver, encore moins continuer à se prendre la tête avec cette idée d'ouverture du média le plus lourd d'Algérie, alors les missions informatives les plus élémentaires continuent d'être escamotées sans vergogne. Une seule ouverture du champ audiovisuel est possible, selon le ministre de la Communication, celle qui doit rester sous le contrôle de l'Etat.

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