Absent de la ville durant la journée du dimanche puisqu'il accompagnait M. Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme en visite au Salon international du bâtiment qui se tient actuellement à Hassi Messaoud, M. Melfouf, wali de Ouargla, s'est enquis dès son retour de la situation sécuritaire dans les quartiers du chef-lieu de la wilaya qui bouillonnaient de protestation contre la promotion récente du directeur de wilaya de l'ANEM en directeur régional. Le wali avait diligenté le directeur de l'emploi à Hassi Messaoud pour prendre en charge les revendications des chômeurs de cette localité et le chef de daïra de Ouargla ainsi que son P/APC pour Bour El Haïcha et Saïd Otba. M. Melfouf n'ira pas de main morte avec les représentants des chômeurs auxquels il reproche les rassemblements et sit-in illégaux qui les ont placés hors la loi et l'effet d'entraînement qui a plongé la wilaya dans l'insécurité depuis 48h. Le reproche est d'autant plus véhément que les portes de la wilaya sont ouvertes à tous, ne cesse de marteler le wali qui rappellera à l'occasion de cette rencontre tous les efforts déployés depuis son installation au lendemain des émeutes de 2004 à la tête de la wilaya de Ouargla pour maintenir l'ordre et la cohésion sociale, à commencer par la réorganisation du marché de l'emploi par la dotation matérielle et humaine de l'agence de l'emploi, et l'instauration d'un système unique en Algérie, à savoir les bureaux communaux de l'emploi (BCE) dans les 21 communes de la wilaya. Des dispositions qui ont fait grimper les offres d'emploi de 1880 en 2003 à 12 870 en 2006, selon les statistiques de la direction de l'emploi. Malgré la croissance de l'offre, carrément multipliée par dix, seulement 4000 sans-emploi sont placés chaque année, la colère des chômeurs monte d'un cran régulièrement et les menaces d'émeutes avec elle. Avec les événements de La Silice, M. Melfouf semble résolu à jouer la carte de la fermeté et de la sagesse jusqu'au bout : appliquer la loi concernant les fauteurs de troubles et les saccageurs en laissant la justice faire son travail, relancer le débat avec les jeunes, réquisitionner le plus d'effectifs de police pour la sécurisation de la wilaya et jouer à fond la carte de la sécurité en annonçant clairement qu'il laissait de côté son obligation de réserve envers un responsable contesté par la rue en colère en signifiant clairement à l'ANEM que M. Messaoudi n'était plus le bienvenu dans sa wilaya.
