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Des gestes quotidiens pour une mémoire partagée
Publié dans El Watan le 03 - 12 - 2007

Il s'agissait de débattre de la relation bilatérale algéro-française présente et à venir à la veille de la visite d'Etat du président Sarkozy. En Algérie, toutefois la question de l'histoire commune s'est imposée à la conférence-débat organisée vendredi à l'initiative du Club des journalistes algériens en France (CJAF), à Paris.
Les participants à ce débat : Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication, Bariza Khiari, sénatrice socialiste, Rachid Kaci (UMP), conseiller technique à la présidence française, et Jean-Pierre Tuquoi, journaliste au Monde et spécialiste du Maghreb, auteur de Paris-Alger : couple infernal paru en novembre dernier, ont exposé leurs points de vue sur cette question extrêmement sensible des mémoires contradictoires, voire conflictuelles. La sénatrice socialiste, Bariza Khiari, a plaidé pour « une normalisation » des relations franco-algériennes. « Je pense qu'il est possible que nous arrivions à des relations plus saines, moins passionnées parce qu'on voit émerger une génération en France qui n'a pas connu la guerre d'Algérie. » « C'est un élément générationnel qu'il est important de prendre en considération », a-t-elle appuyé . Elle propose de « parler du passé avec recul ». Aux lieu et place de la « repentance », un terme « religieux » et « lourd », selon elle, dans un pays laïque, il faut « parler de reconnaissance des faits ». Abdelaziz Rahabi a fait valoir la nécessité pour l'Etat français de reconnaître les crimes commis en son nom pendant la période coloniale. « Nous savons, en Algérie, faire la nuance entre repentance et reconnaissance (...) Les démocraties n'ont pas le monopole de la douleur, tout comme elles n'ont pas le monopole de la solidarité. » « Je considère qu'en tant qu'Algérien, la reconnaissance des faits fait partie de la thérapie de mon peuple », a-t-il ajouté. Assumer son passé fait partie, selon Abdelaziz Rahabi, du « devoir de mémoire ». « Moi, je revendique un héritage de la victime et non du bourreau. Donc, nous sommes dans un système où il y a un héritage contradictoire qui ne peut être assaini que par des relations dans lesquelles la France demanderait des excuses, reconnaîtrait ses crimes commis pendant la guerre de libération (...) A mon sens, il y a un devoir de reconnaissance et un devoir de réparation historique indispensables. Sinon, nous risquons d'être les otages de ce contentieux récurrent qui fait que ce passé restera permanent dans les relations entre les deux pays », a estimé l'ancien ministre algérien de la Communication, la meilleure façon de rendre « plus sereines » les relations entre l'Algérie et la France est « de trancher définitivement » et il y a pour cela « des gestes qu'il faudrait faire tous les jours ». Mais l'inauguration samedi dernier à Perpignan d'un « mur des disparus », qui vise à la réhabilitation de l'OAS, ne va pas dans le sens de cet « apaisement ». « On ne peut pas aboutir à des relations assainies en développant ce type de geste tout à fait révisionniste, tout à fait inamical et tout à fait inacceptable », a appuyé Abdelaziz Rahabi. Il a, par ailleurs relevé que les manuels scolaires algériens ne dénigrent pas les « piliers » de la France que sont Victor Hugo, Lamartine ou Clémenceau qui pourtant, selon lui, ne sont pas irréprochables sur la colonisation. Rachid Kaci, conseiller technique de la présidence de la République française, a vivement réagi aux propos de l'ancien ministre algérien dont il ne partage pas le point de vue. Ce ne sont pas des paroles d'apaisement, a-t-il reproché à Abdelaziz Rahabi. « La philosophie générale de Sarkozy lors de ce voyage est justement un voyage d'apaisement », a-t-il ajouté. Selon Rachid Kaci, si les élus du sud de la France sont sensibles aux doléances des nostalgiques de l'Algérie française, c'est parce qu'ils « ont un électorat local et leur prise de position, qui est quelquefois scandaleuse vis-à-vis de l'Algérie notamment, s'explique par la présence massive d'un électorat d'une population issue de l'Algérie ». Indiquant qu'il s'exprimait « à titre personnel », il a estimé que les propos de M. Abbas sont d'une « dangerosité absolue » et qu'« on ne construira rien en jouant sur le nif, de part et d'autre » de la Méditerranée. Il suggère aussi de « laisser le passé au passé » et de « laisser les historiens travailler ». Pour Jean-Pierre Tuquoi, du fait de la « spécificité algérienne » due à « une colonisation de peuplement » sans équivalent, pratiquée par la France coloniale, « cette mémoire commune, cette mémoire de l'Algérie française va continuer à peser longtemps sur la relation » entre les deux pays, même s'il y a un changement de génération dans la classe politique française. « Je ne crois pas qu'il faille laisser simplement aux historiens le soin de trouver des compromis, d'écrire l'histoire entre la France et l'Algérie. Je crois que c'est se défausser très facilement d'une responsabilité qui dépasse les historiens. Je crois que les politiques ont aussi leur part de responsabilité. Ils ont un rôle très important à jouer, au moins aussi important que celui des historiens. Je pense qu'il revient aux politiques de faire en sorte qu'il y ait une mémoire partagée », a-t-il affirmé. M. Tuquoi ajoute que, selon lui, des gestes allant dans le sens de cet apaisement sont à faire par les responsables politiques. « Malheureusement avec ce qui est en train de se passer, on s'écarte un peu de ce chemin », a-t-il déploré.

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