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Peu de mots pour un paquet de contrats
Visite du président français Nicolas Sarkozy en Algérie
Publié dans El Watan le 05 - 12 - 2007

Tout le cérémonial était là hier au Palais de la culture d'Alger pour donner à la séance de signature de contrats une allure sérieuse.
Une table, deux sièges, les emblèmes nationaux des deux pays — sans celui de l'Union européenne — deux Présidents, l'un quelque peu nerveux, Nicolas Sarkozy, l'autre souriant, Abdelaziz Bouteflika, debout derrière les signataires qui défilent comme l'auraient fait des élèves studieux. Les cameramen, les photographes et les journalistes se bousculent. Certains s'interrogent sur la présence de Rama Yade, la secrétaire d'Etat en charge des Droits de l'homme, qui se détache par son élégance. Rama Yade était absente lors de la visite du président français en Chine. D'autres confrères s'interrogent sur l'éclipse du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Et on se lance dans les spéculations. « Bouteflika a écarté Belkhadem des cérémonies de la visite », lance l'un. « Bouteflika a demandé à Noureddine Zerhouni de remplacer Belkhadem. » Le ministre de l'Intérieur — tout le monde l'aura remarqué — était partout aux côtés de Nicolas Sarkozy, son ex-homologue. Il l'a même accompagné dans une matinale virée touristique à Tipaza pour se rappeler le souvenir d'Albert Camus. En fin de journée, l'agence officielle APS, que Nicolas Sarkozy a « reçu » le chef du gouvernement venu... « lui rendre une visite de courtoisie ». Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, celui qui avait évoqué les origines juives du chef d'Etat français, a, lui aussi, disparu de la circulation. Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, aurait confié à un confrère de Reuters qu'il ne voulait même pas prononcer le nom du ministre algérien ! La polémique suscitée par les propos de Mohamed Cherif Abbas a été ignorée par les présents et a été remplacée par les commentaires sur les marchés conclus. Hamraoui Habib Chawki, directeur général de l'ENTV, sautille presque dans sa place à l'idée de signer un accord avec l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Cet accord porte sur la cession d'archives sur l'Algérie des années 1940 et 1950. Khalida Toumi s'est assise aux côtés de son homologue Christine Albanel pour signer « un accord-cadre » sur la coproduction et la coopération cinématographique. Plus concrètement — le mot est à la mode — un protocole d'accord d'extension des contrats gaziers à long terme a été signé entre Gaz de France (GDF) et Sonatrach. D'un montant global de 17 milliards d'euros, ce protocole permettra un approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) de la France jusqu'à 2019 pour un volume total de 10 milliards m3. En 2006, GDF et Sonatrach ont signé un contrat de 20 ans portant sur l'achat d'environ 1 milliard m3 de gaz naturel destiné à être transporté dans Medgaz (gazoduc qui reliera l'Espagne à l'Algérie). L'Algérie est le troisième fournisseur de gaz avec 17% des approvisionnements, après la Norvège et les Pays-Bas. L'accord avec GDF est presque une exception puisque Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a plaidé, ces derniers jours, pour des « contrats à courte durée » dans le secteur gazier. Reste cette énigme : prévu au programme, un contrat pour l'exploitation d'un gisement gazier par GDF dans la région du Touat (Adrar), estimé à 1 milliard de dollars, n'a pas été signé. Pourtant, Nicolas Sarkozy avait lui-même annoncé ce contrat dans un entretien à l'agence officielle APS. Pressé par les reporters, David Martinon, porte-parole de l'Elysée, a refusé de répondre à la question de savoir si le contrat avait été annulé ou reporté. « Posez la question à Jean-François Cirelli (PDG de GDF) », s'est-il contenté de répondre. Faut-il alors continuer à dire que le paquet des marchés signés à Alger, ou ce qu'une feuille de l'Elysée remise aux journalistes appelle « les retombées économiques de la visite d'Etat », est estimé à 5 milliards d'euros ? David Martinon a fait semblant de n'avoir rien entendu. Autre contrat : Total et Sonatrach réaliseront une usine de vapocraqueur d'éthane (craquage par l'utilisation de la vapeur d'eau) à Arzew. Le montant du projet tourne autour d'un milliard d'euros. Dans un autre secteur, Un consortium conduit par Alstom (constitué avec l'égyptien Orascom Construction) construira une centrale à gaz à cycle combiné de 1200 MW dans la région de Terga, à Aïn Témouchent. La part d'Alstom est de 800 millions d'euros sur un montant global de 1,3 milliard d'euros du contrat. Le projet de Terga est la troisième centrale à gaz confiée à Alstom par Sonelgaz ces quatre dernières années. « Ce contrat complète les récents succès d'Alstom dans le domaine du transport en Algérie, avec les tramways d'Alger, d'Oran et de Constantine, ainsi que l'électrification des réseaux ferrés de la banlieue d'Alger », a déclaré à la presse Patrick Kron, président-directeur général d'Alstom présent à Alger. Alstom paraît le principal gagnant de la visite de Nicolas Sarkozy à Alger. A l'APS, le président français a parlé d'une usine de montage de tramways. Projet ignoré hier, mais il semble qu'Alstom attendait de décrocher le marché de construction des deux tramways d'Oran et de Constantine avant de penser à l'usine de montage. La RATP aura, elle, à exploiter et à maintenir la première ligne du métro d'Alger. Quand cette ligne sera-t-elle ouverte ? Les habitants d'Alger ne le savent toujours pas encore. Gimaex aura — même si cela n'est pas encore confirmé— à construire une unité d'assemblage de camions anti-incendies dans la région d'Alger en 2008. Thales, qui est spécialisé dans les systèmes d'information destinés aux marchés de l'aéronautique, de la défense et de la sécurité, devra s'associer à Sonatrach pour la sécurisation des oléoducs de l'ouest du pays.
Exploitation des gisements d'uranium
Dans un autre domaine, l'Algérie et la France ont établi un accord de coopération sur le développement et « l'utilisation pacifique » de l'énergie nucléaire. L'accord est accompagné d'une déclaration politique dont le contenu demeure imprécis. Selon David Martinon, l'accord porte sur la recherche fondamentale dans le secteur atomique, la formation des techniciens, l'exploration et l'exploitation en commun des gisements d'uranium, la production d'électricité, la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transfert de technologie. Cela dit, la France devra soumettre pour étude l'accord à la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). Interrogé sur la signature de cet accord cinq mois après celui établi par l'Algérie avec les Etats-Unis, David Martinon a eu cette réponse : « Nous, on veut allez très loin, dans la formation des cadres notamment (...). Le président Sarkozy souhaite aider l'Algérie à préparer l'après-pétrole et l'après-gaz. » En matière de privatisation, le groupe Saint-Gobain a fait de « bonnes affaires » puisqu'il vient d'acquérir plusieurs unités, notamment à Ouled Djellal (Biskra). Il en est de même pour Colas qui a acheté des unités à Béchar, Oran et Constantine. Après la cérémonie de signature, les journalistes algériens, qui avaient attendu pendant cinq heures devant les portières fermées du Palais de la culture, espéraient poser quelques questions aux présidents français ou algérien. Un espace a même été aménagé sur la terrasse impersonnelle du palais. Attente inutile. Aucun responsable algérien n'est venu dire aux représentants des médias, dont des dizaines de confrères français, que le point de presse est annulé. Il fallait recourir à David Martinon (la Présidence algérienne n'a toujours pas de porte-parole !) pour apprendre que la rencontre avec la presse était annulée. La raison ? « Nous avons du retard sur le programme », a expliqué le responsable français. Il n'est pourtant pas dans les habitudes de Nicolas Sarkozy d'éviter les questions des journalistes. Autre décor : hôtel Sheraton, à l'ouest d'Alger, lundi soir. Le président français s'adressait aux hommes d'affaires algériens et français. Il a appelé à passer la vitesse supérieure dans les relations économiques entre les deux pays. « Le marché algérien est riche de promesses (...). Les entreprises françaises sont prêtes depuis longtemps à investir dans le cadre du programme de privatisation du gouvernement algérien dans les secteurs industriel et bancaire », a-t-il déclaré. Après avoir rappelé que la France est le premier investisseur hors-hydrocarbures en Algérie, il a annoncé des contrats futurs : « Demain, j'espère : train à grande vitesse, Airbus, centrales nucléaires... » C'est en somme presque le même schéma appliqué dans les visites de Nicolas Sarkozy en Chine et au Maroc. « En juillet dernier, j'avais demandé au président Bouteflika ce qu'il attendait de la France. Il m'avait répondu : ‘‘Aidez-nous à entrer dans le club des pays émergents.'' Je n'ai pas oublié ce message », a appuyé le président français. A la fin de cette rencontre, où l'on a plus parlé de « success stories » (réussites) que d'obstacles à l'investissement, un homme d'affaires français s'adressait à son compatriote : « C'est un partenariat ‘‘gagnant gagnant''. » Le deuxième de répondre : « Oui, pour l'instant, c'est nous qui sommes gagnants. » Hier soir, à la résidence de l'ambassadeur de France à Alger, Nicolas Sarkozy a reçu la communauté française établie en Algérie avant de s'offrir un dîner protocolaire. Lundi soir, le président français a invité « des intimes » pour un dîner au restaurant algérois El Djenina.


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