Selon les premiers éléments d'information, l'accident, qui s'est produit vers 23h35 à 110 km de Hassi Messaoud, 200 km du chef-lieu de la wilaya, était inévitable. Un bus transportant une soixantaine de voyageurs vers Illizi via In Amenas a croisé un porte-char avec un bulldozer à bord. Aux coups de phare du bus, la girouette qui devait signaler une marchandise sur le porte-char était vraisemblablement éteinte. C'est ce qui explique, selon M. Hadjadj, directeur par intérim de la Protection civile, que le chauffeur du bus, induit en erreur, a continué directement à droite de la route jusqu'à ce que la lame du bulldozer le heurte et le coupe en deux dans le sens de la longueur dans un croisement mortel. L'impact était d'une telle violence que les treize occupants des sept premiers sièges ont été tués sur le coup. Le rapport médical confirme la mort de treize passagers, dont onze carrément étêtés. Des corps amputés ont, par ailleurs, été retrouvés sur les lieux, selon des sources concordantes. Alors que les premiers rapports de la Gendarmerie nationale donnaient le chiffre de quatorze morts conformément aux déclarations des sauveteurs sur les lieux de l'accident, le décès constaté à l'arrivée des victimes à l'hôpital de Hassi Messaoud a permis d'établir la liste définitive de treize victimes vers 14h. L'état des corps a maintenu la confusion à propos d'une des victimes jusqu'en début d'après-midi. Douze victimes ayant leurs pièces d'identité ont été identifiées. Il s'agit de personnes âgées de 21 à 61 ans, originaires de Ouargla, Taïbet, Touggourt, Souk Ahras, Ghardaïa, El Goléa, M'sila et El Oued. La treizième victime reste, quant à elle, inconnue. Selon des informations recoupées, les passagers étaient pour la plupart des salariés d'entreprises pétrolières ou privées opérant à Illizi et In Amenas et qui, ayant rejoint la veille de l'Aïd leurs familles, regagnaient leurs postes de travail après la fête. Concernant le reste des passagers du bus, vingt et un blessés sont actuellement hospitalisés au niveau du service des urgences de l'hôpital de Hassi Messaoud. Simples déchirures de la peau et fractures multiples sont les blessures recensées. Tous sont dans un état de choc terrible, confirme-t-on de source médicale. Deux autres blessés, dont l'état a été jugé très grave, ont été directement évacués sur l'hôpital de Ouargla pour recevoir des soins intensifs. Elles souffrent de traumatisme crânien et de déchirure de la peau. Le chauffeur du bus a échappé à une mort certaine grâce au volant bas. Celui du porte-char ainsi que vingt rescapés du bus ont regagné leurs domiciles après les premiers soins et les auditions à la gendarmerie de Hassi Messaoud. A l'heure où nous mettions sous presse, seules les familles des victimes de Touggourt et de Ouargla s'étaient présentées à la morgue de l'hôpital de Ouargla où les corps de leurs proches ont été transférés en début d'après-midi. Les familles des autres victimes devraient être informées dans la soirée, quoique la responsabilité de l'autorité en charge d'une telle mission, très délicate, n'avait pas encore été décidée dans l'après-midi. Il faut souligner que le wali de Ouargla, présent quelques heures après l'accident sur les lieux, a créé une cellule de crise qu'il préside en personne et qui s'occupe actuellement des modalités de transfert des dépouilles. Nous apprenons, par ailleurs, que la wilaya de Ouargla a décidé de verser une aide financière aux familles des victimes en guise de solidarité en ces moments douloureux. Les services sanitaires et ceux de la Protection civile restent en état d'alerte. Une enquête a été ouverte pour établir les conditions exactes de l'accident.
