Entrant dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe, une semaine culturelle dédiée à Oran et Mila s'est déroulée du 23 au 29 décembre à Riadh El Feth (OREF), à Alger. Une tribune de choix et pluridisciplinaire. Une carte de visite artistique, artisanale, littéraire, poétique, folklorique, patrimoniale et foncièrement créative. La soirée inaugurale, rehaussée par la présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, du wali de Mila et du représentant du wali d'Oran, a été étrennée sous les auspices de l'orchestre de la Radio d'Oran et la direction du maestro Kouider Berkane. Un concert animé par Zahouania, interprétant son répertoire mêlant raï et rythme marocain, et Moaâti El Hadj à la salle Ibn Zeydoun. Cependant le clou de la soirée aura été la prestation — ô combien élégante — du « Monsieur loyal et propre » du raï et wahrani. Il porte bien son nom, typiquement oranais. Il est le Houari le plus célèbre sur la place d'El Bahia. Bien sûr après celui de son aîné et maître, le grand Blaoui El Houari. Son nom est Benchenet, Houari Benchenet. Un récital plein de générosité et d'humilité consacré et sacré exclusivement au wahrani pur jus. Celui de l'enfant terrible et de la balle d'El Hamri revendiquant, perpétuant et respectant la tradition d'un genre noble qu'est le wahrani. Et ce, en marchant sur les pas de ses pères spirituels tels que Ahmed Wahbi, Blaoui El Houari, Ahmed Saber ou encore Benzerga. Un chanteur qui a su imprimer l'estampille de son label raï soft. Elégance, prestance, constance et assurance. Ainsi, Houari Benchenet interprétera, au grand bonheur de son public acquis à son charme, son répertoire réunissant ses titres phares comme Khayef Rouhi La Nwoualef, une reprise de Benzerga ou encore Dablouni Ya Sahbi Larsam, déjà interprétée par Cheikh Hamada. Histoire de décliner les racines du raï et la poésie populaire (ch'ir el malhoun). Mais avec l'incontournable Arsam Wahran, une chanson dont les paroles sont de Mekki Nouna et la musique de Blaoui El Houari (la rencontre improbable de deux Houari), une ode clamée, déclamée et déclarée à Oran, allant de la Tahtaha à Sidi El Houari (encore) en passant par Eckmuhl. Chaleureusement et copieusement ovationné, Houari Benchenet se verra offrir un superbe bouquet de fleurs par Mme Khalida Toumi. Alors, « respect », comme dirait Aretha Franklin !
