La première chose qu'a faite le président Bouteflika à Tamanrasset a été de changer le nom de l'aéroport. C'est très bien pour l'illustre Ag Akhamokh mais les avions sont les mêmes et le billet toujours aussi cher, à 28 000 DA. Changer de nom ? Oui, d'après des sources sérieuses, l'Algérie va bientôt changer d'appellation. Que chacun se rassure pourtant, l'Algérie nouvelle ne s'appellera pas la Tlemcénie centrale, la North African Texaco Oil ou encore l'Arabian Banania Sound System. Mais tout simplement, pour des raisons de budget, d'un nom plus court. La RADP, pour République Algérienne Démocratique et Populaire, deviendra la RA, la République Algérienne. Au lieu de changer de système, les dirigeants ont donc préféré changer de nom. La référence au peuple et à la démocratie sera éliminée, ce qui est une bonne chose, les « démocraties populaires » ayant caractérisé dans la période soviétique toutes les républiques qui n'étaient ni démocratiques ni populaires. Ce qui ne veut bien sûr pas dire que la nouvelle Algérie sera démocratique au point où chacun va se mettre à voter ou populaire au point où les harraga vont revenir le lendemain en apprenant la nouvelle. Il faut se rappeler que l'Algérie a été ainsi baptisée pour « El Djazaïr », les îles, afin de caractériser cette magnifique côte parsemée de lobbies de pression, de petits Etats privés, d'émirats islamiques et de ports à containers pour généraux. Malheureusement, même avec sa nouvelle fiche individuelle, l'Algérie changera de coquille mais restera la même à l'intérieur, un escargot paranoïaque qui refuse d'avancer. Un point positif pourtant dans la nouvelle appellation, ils ont quand même gardé « République ». Tout n'est pas perdu. Que reste-t-il à fignoler ? Les transcriptions. Justement, comment dit-on « Etat » en algérien ? Ça change tout le temps. Depuis 9 ans, on dit Bouteflika.
