Quelles leçons peut-on tirer de l'affaire des cinq ressortissants allemands ? La première leçon qu'on peut en tirer, c'est d'abord la nécessité d'appliquer la réglementation relative aux mouvements des touristes dans le Sud algérien, notamment le Sud touristique. En ce sens, des conventions entre les touristes et les agences de voyages agréées doivent être fermement étudiées afin de responsabiliser chacune des parties. Dans le cas présent, les cinq touristes allemands se sont permis de faire le circuit à l'intérieur du parc du Tassili sans la présence du guide qui est en soi une infraction à la convention signée entre l'agence de voyages et ces touristes. Deuxièmement, ils se sont permis, j'insiste, de subtiliser des pièces archéologiques de grande valeur, ce qui a été d'ailleurs constaté par les services de la gendarmerie nationale dans l'enquête qui se poursuit. Troisièmement, ils n'ont pas respecté la réglementation relative à la préservation et à la protection de ce site classé patrimoine universel. Ce n'est pas la première fois que le parc du Tassili fait l'objet d'un pillage. Des mesures fermes ont-elles été prises pour protéger ce patrimoine ? La première mesure, c'est d'abord de réglementer l'accès au parc du Tassili. Le personnel du parc, les voyagistes et les agences de voyages doivent apprendre aux touristes le respect de la réglementation, et ce, dans l'intérêt des touristes et du tourisme. Comme vous avez dû le constater, nous avons mobilisé beaucoup de moyens, humains et matériels, pour « récupérer » des touristes qui ont violé la loi en matière de réglementation touristique. Le périmètre du parc national du Tassili est-il suffisamment sécurisé, bien sûr au double plan de la sécurité des touristes et de la protection de ce patrimoine ? Pour ce qui est de la sécurité des touristes, des instructions fermes ont été données aux agences de voyages pour éviter les déplacements individuels des touristes dans des sites en dehors des routes nationales. Il y a un arsenal de textes juridiques que nous devons faire appliquer. Nous devons aussi améliorer et renforcer les moyens de l'office du parc. Y a-t-il un recul du mouvement touristique dans le Sud algérien depuis l'affaire des touristes européens enlevés par un groupe terroriste ? Je me dois de vous dire que nous avons enregistré avec satisfaction un nouveau décollage du tourisme durant l'année 2004. Depuis le mois d'octobre dernier à ce jour, nous avons reçu plus de 1000 touristes de nationalité étrangère. De ce fait, le tourisme n'a rien perdu. ` Les potentialités de cette région touristique sont-elles exploitées à 100% ? Nous avons engagé une étude d'une zone d'exploitation touristique (ZET) entre l'aéroport de Djanet et cette ville. Il est prévu de réaliser, dans une superficie aménageable de 100 ha, des hôtels, des complexes touristiques, notamment pour les tourismes d'affaires. Ce genre d'activité est censé rapporter mieux pour l'Algérie. L'étude d'aménagement est d'ores et déjà achevée. Nous comptons lancer incessamment, sous l'égide du ministère du Tourisme, la viabilisation du site. C'est dire que les perspectives sont prometteuses au niveau de la wilaya d'Illizi.
