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Des terroristes ont bénéficié de la loi sur la réconciliation
Impliqués dans des massacres dans les années 90
Publié dans El Watan le 16 - 01 - 2008

Il est établi aujourd'hui que les terroristes impliqués dans des massacres et des attentats à l'explosif ont bel et bien bénéficié de la loi portant réconciliation nationale alors qu'ils n'y ouvraient pas droit.
Si de nombreux Algériens ont oublié le nom d'Ould Hamrane Zohra, dans la mémoire des habitants de Baraki, notamment de Bentalha, il y est gravé à tout jamais. Ce nom les renvoie directement aux années où les phalanges de la mort du GIA avaient massacré en une nuit (du lundi 22 au mardi 23 septembre 1997) 542 personnes à Haï Al Djillali et Haï Boudoumi, à Bentalha, et enlevé une trentaine de femmes dont le sort n'a jamais été connu. Quelques jours plus tard, soit le 7 octobre 1997, les services de sécurité présentent à la presse cette femme qui semble bien connue des habitants de Bentalha et de Baraki. Son frère Rachid, plus connu sous le sobriquet de Djeha, était l'émir du GIA pour Baraki et a été abattu quelques mois auparavant. L'arrestation de Nacéra est intervenue alors que les troupes de l'ANP étaient en pleine opération de « libération » du quartier de Ouled Allel, à Sidi Moussa, devenu le QG du GIA et d'où étaient organisés tous les massacres et attentats à l'explosif à Alger et à sa périphérie. L'offensive militaire a duré plus d'un mois. Elle a nécessité des moyens humains et matériels colossaux pour enfin venir à bout d'un groupe d'au moins une cinquantaine de terroristes et arrêter une vingtaine d'autres. Parmi ces derniers, trois ont été présentés à la presse, dont Nacéra, chargée par l'émir Laâzraoui d'indiquer aux tueurs les familles à liquider physiquement et de délester les cadavres de leurs bijoux et autres objets précieux. Agée de 36 ans, Nacéra a répondu avec sang-froid et sans aucune hésitation aux nombreuses questions des journalistes. Pour se dédouaner de la mort des 542 victimes de Bentalha, elle affirme n'avoir pas été mise au courant du massacre et qu'elle avait pris part à cette boucherie sous la menace du groupe terroriste. Elle avait été chargée par Laâzraoui « de montrer à ses troupes les maisons des terroristes et elle prendra les bijoux que seules les femmes savent cacher ». Elle connaissait bien le quartier puisqu'elle y a habité pendant des années avant qu'elle ne déménage à Bordj El Kiffan, à la cité Verte rive où elle a été arrêtée. « Ma mère et deux autres femmes avaient pour mission de détrousser les cadavres », avait-elle déclaré. Elle avait affirmé s'être rendue aux forces de sécurité parce qu'elle n'était pas d'accord avec cette tuerie, mais l'officier qui a procédé à son arrestation a rectifié le tir. « Faux, elle a été arrêtée chez elle, après que sa mère, arrêtée à son tour, avait tout avoué. Elle a même reconnu avoir égorgé deux femmes, ses anciennes voisines, qu'elle connaissait parfaitement. » Nacéra, très perturbée, a répondu : « Mais lorsque vous êtes venus, je n'ai pas pris la fuite. Vous m'avez trouvée à la maison. » La photo de cette femme a fait la une de tous les journaux. Les rescapés de Bentalha l'ont pour la plupart reconnue. Jugée et condamnée à la réclusion criminelle, Nacéra est revenue l'été 2006 à son quartier à Baraki.
L'obligation de mémoire...
Elle a tout simplement été libérée de la prison, tout comme sa mère, après avoir bénéficié des dispositions de la loi portant réconciliation nationale. Les habitants de Bentalha n'arrivaient pas à croire leurs yeux. Il est vrai que ce quartier n'est plus ce qu'il était avant 1997. Les patriotes, ces hommes qui ont tout sacrifié pour que leur ville ne tombe pas entre les mains des hordes intégristes, sont aujourd'hui dans le désarroi le plus total. Sans aucun revenu, abandonnés à leur misère, ils se sentent quelque part trahis. Des questions sur « la légitimité » de leur combat les torturent à chaque fois qu'ils croisent sur leur chemin Nacéra, sa mère ou les nombreux autres terroristes libérés des prisons, revenus dans le quartier presque en « héros ». De nombreuses sources sécuritaires affirment que c'est parmi les élargis de 2001 que les rangs du GSPC ont été renfloués. Une mauvaise expérience dont on n'a pas tiré les leçons puisqu'en 2006 la loi portant réconciliation nationale (tout comme celle portant concorde civile) exclut les terroristes impliqués dans les massacres et les attentats à l'explosif dans les lieux publics. Nacéra, tout comme Mohamed Seddouki, un chef du GIA pour Alger connu sous le sobriquet de Abdelkader Errouji qui avait semé la terreur entre 1999 et 2002 avec les voitures piégées et les bombes dans les endroits très fréquentés avant qu'il ne soit arrêté, ont tous les deux été élargis. Si Nacéra et sa mère sont pour l'instant chez elles, Seddouki a tout de suite rejoint le maquis. Ironie du sort, il y a quelques semaines seulement, le procès de certains de ses acolytes a eu lieu au tribunal criminel d'Alger et s'est terminé avec plusieurs condamnations à mort et des peines à perpétuité. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Seddouki a été arrêté en 2002 grâce à une longue opération de recherche à laquelle ont participé surtout des patriotes pour permettre le démantèlement du réseau de poseurs de bombes qui avait à son actif au moins 120 morts et autant de blessés. Dès sa sortie de prison, il a rejoint les terroristes du GSPC, et sa première opération a été l'attaque menée contre le transport des employés de la compagnie américaine BRC à Bouchaoui. Selon des sources sécuritaires, Seddouki a repris le chemin du maquis avec une dizaine d'autres terroristes du GIA élargis avec lui. Il est l'un des terroristes les plus recherchés à Alger. Que s'est-il passé ? Comment des personnes au passé qui les exclues des dispositions de la grâce puissent se retrouver en liberté, sans qu'aucune explication ne soit donnée ? L'obligation de mémoire envers les centaines de milliers de victimes, aussi bien celles qui ont péri ou celles qui ont été marquées à vie par le terrorisme sanglant, est ainsi bafouée et ses conséquences se paient encore une fois en vies humaines fauchées par des opérations kamikazes commises souvent avec une facilité déconcertante en plein milieu de la capitale.


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