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Le miracle coréen et le rêve algérien
Publié dans El Watan le 21 - 01 - 2008

L'Algérie et la Corée du Sud étaient dans les années soixante dans une situation de sous-développement endémique. Ils avaient cela de commun.
Deux décennies plus tard, ces deux pays n'avaient plus rien à se partager, tant les niveaux de développement étaient éloignés l'un de l'autre. La Corée a accompli le miracle économique et l'Algérie rêve toujours d'un avenir meilleur. Aujourd'hui, le pays du matin calme joue dans la cour des grands et affiche un revenu par habitant de plus 20000 dollars contre 3500 dollars en Algérie. En moins de 40 ans, la Corée du Sud est devenue une puissance économique. Elle a fait son entrée par la grande porte en 1996 dans le " club des riches "en adhérant à l'OCDE après avoir été classée dans les années 50 au sortir d'une guerre (la guère de Corée) livrée à son voisin du nord et jusqu'à la décennie soixante, dans le groupe des pays les plus pauvres de la terre. Par quel chemin est passé ce pays sans ressources pour atterrir là où il est maintenant : 5e producteur de voitures, 1er constructeur naval, 2e fabricant de téléphones mobiles (Samsung est passé premier aux USA avant l'américain Motorola et le finlandais Nokia) et parmi les trois plus grands sidérurgistes du monde. En 1960, le niveau de développement de la Corée du Sud est tout à fait comparable à celui de l'Algérie. Le pays était laminé par la guerre et sans ressources, il conservait une structure féodale ainsi qu'une tradition historique d'isolement. L'amorce du développement s'est faite à partir de 1962 et pendant 30 ans la croissance coréenne gravite autour de 10 %. Les militaires qui ont pris le pouvoir par la force décident autoritairement de spécialiser l'économie coréenne dans des productions intensives en main-d'œuvre non qualifiée, abondante et peu coûteuse. Les grands groupes (les chaebols) sont massivement soutenus par l'Etat et se tournent vers l'exportation (textile, habillement et assemblage électronique). Puis, le régime coréen décide de remonter la filière industrielle vers les industries lourdes (aciérie, pétrochimie, construction navale) en s'appuyant sur une entreprise publique géante, le groupe sidérurgique Posco. La place prépondérante de Posco dans l'économie coréenne rappelle à bien des égards la position de l'ex SNS d'El Hadjar dans l'économie algérienne. Tout comme la Corée, l'Algérie avait aussi fait le pari de l'industrie. Mais la comparaison s'arrête là. La Corée avait privilégié au départ les industries de substitution à l'importation et s'est positionnée dans l'exportation. Le développement de l'industrie lourde est venu après. A la même période, notre pays a fait le choix des " industries industrialisantes ", c'est-à-dire l'industrie lourde qui devait conduire dans une deuxième étape au développement des industries de transformation, ce qu'on appelle la substitution aux importations. Il fallait contenir la demande par le système des quotas en attendant que l'offre intérieure prenne le relais. L'agriculture n'a pas suivi et on a fonctionnarisé tous les secteurs. Des erreurs historiques mêlées à des hésitations et des visions tronquées de l'avenir ont tout remis en cause, ce qui a retardé le développement avant son blocage. Mais il se trouve dans ce tumulte industriel que l'Algérie avait pratiquement initié des investissements dans l'électronique grand public et professionnelle, en même temps que la Corée, au milieu des années soixante, et Sidi Bel Abbès était promue au rang de pôle industriel intégré et spécialisé. Et par un grand détour de l'histoire, c'est le géant coréen de l'électronique LG qui va peut-être préserver ce site industriel en perte de vitesse. Le processus d'industrialisation n'ayant pas été mené à son terme pour des motifs internes (d'ordre politique, social, administratif…) et externes (retournement du marché pétrolier, endettement, troubles sociaux…), l'Algérie s'est alors déconnectée du reste du monde, la suite, on la connaît, on est toujours dépendant de la rente pétrolière et l'industrie est au point mort, à peine 3 à 5% du PIB. L'Algérie peut-elle s'inspirer du modèle coréen après avoir échoué dans sa tentative de construire une économie moderne fondée sur la production ? La réussite coréenne a été possible grâce à une conjonction de facteurs qui n'existe plus en Algérie. Le choix du libéralisme décrété depuis deux décennies n'est pas favorable à l'adoption d'un modèle de développement de type coréen quoique l'Algérie soit déjà passée par là. En effet, le dirigisme étatique a été la clé de la réussite coréenne : protectionnisme très élevé préservant les marchés intérieurs, secteurs prioritaires auxquels l'Etat accorde tous les avantages, système bancaire totalement contrôlé par l'Etat (les banques sont considérées comme de simples guichets qui " exécutent " la politique du ministère des Finances). Ensuite, le contexte mondial était celui des trente glorieuses années avec une croissance très forte en Europe et au Japon grâce au Plan Marchal mis en œuvre par les Américains pour aider ces pays à redémarrer leurs économies au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, la croissance mondiale s'est ralentie et la concurrence entre les pays en voie de développement est de plus en plus dure. L'instauration d'une zone de libre-échange avec l'Union européenne à terme privera les autorités algériennes de toute politique commerciale. L'adhésion à l'OMC qui est une bonne chose ne nous fera pas prospérer davantage si notre agriculture ainsi que notre tissu industriel dépérissent encore plus. Des rendez-vous importants qu'on risque encore de rater. Il faut savoir qu'au nom de la croissance, deux générations de Coréens ont été sacrifiées. Les libertés publiques ont été occultées et les ouvriers ont travaillé dans des conditions atroces qui rappellent celles des bagnards. Comme les Algériens, les Coréens ont connu leurs années de galère et comme en Algérie, la Corée a commencé à se démocratiser à la fin des années 90. Autant en Corée, il y avait une volonté institutionnelle d'aller de l'avant, autant en Algérie, au moment décisif, cette volonté manqua terriblement. Il ne peut pas y avoir de développement institutionnel sans volonté, c'est un peu la thèse centrale de l'économiste américain Douglas Cecil North, prix Nobel en 1993.

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