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Hafnaoui Ghoul
La joie d'être libre
Publié dans El Watan le 28 - 11 - 2004

A Djelfa, 300 km au sud de la capitale, le temps est aux kachabias, ces tuniques en poils de chameau, « barrage » imparable contre le froid qui sévit sur ces hauts-plateaux. Le centre-ville, traversé d'oueds, subit encore l'incursion de la terre sur les trottoirs. La voirie semble, par endroits, abandonnée.
A la périphérie de la ville foisonnent des constructions individuelles comme oubliées du temps. Le marché déborde, en cette fin de journée de vendredi, d'articles divers, en fait des vestiges d'appareils électroménagers et autres engins motorisés. Sur le côté poussiéreux d'un sentier à peine goudronné, deux enfants chevauchent une carcasse de voiture renversée. Ils l'utilisent comme une balancoire tout droit sortie de l'enfer. A la cité Boutrifis habitent les Ghoul. Famille nombreuse, elle voit son quotidien s'assombrir un jour de mai 2004 quand le fils, Benameur Hafnaoui, est accosté par trois policiers en civil circulant dans un véhicule banalisé. C'est classique. Il est placé en détention préventive le 24 mai 2004 au soir, condamné pour « diffamation » à six mois de prison ferme deux jours plus tard par le tribunal de la ville. Rapide. Une avalanche de plaintes le maintient au fond du trou. Jusqu'au jour de mercredi 24 novembre. Sans que rien ne le laisse supposer, on lui ouvre la porte de l'établissement pénitentiaire de Djelfa, où il a été transféré la veille. Il est libre. Enfin. Dans son bureau, la famille de Hafnaoui a collectionné et encadré les « unes » des journaux où sa photographie figure aux côtés de celle de Mohamed Benchicou. « On a coupé le téléphone après mon incarcération, comme si on ne voulait plus que ma famille communique », se souvient-il au passage. Après les visites protocolaires au cours de la journée, c'est une communauté de proches qui s'installe dans la salle de réception. En fait, une large pièce où il est d'usage de se déchausser pour se mettre à terre et siroter son thé. On évoque les histoires de crues des oueds de Djelfa. Le phénomène naturel se transforme, pour certains, en manne imprévisible. Aussi inattendu que les objets que peuvent charrier ces crues. Des histoires de prison aussi. Hafnaoui Ghoul en ressort plus déterminé. Il a laissé s'évaporer ses idées sur les « partis politiques » et la « société civile ». La spirale judiciaire dans laquelle il a été pris lui a fait prendre conscience des « graves dysfonctionnements qui minent ce pays ». « La moitié des prisonniers dans les pénitenciers de Djelfa et de Ouargla sont en détention provisoire. Y en a qui sont là depuis quatre ans. Une catastrophe », continue-t-il. Avant d'ajouter : « Ceux qui conçoivent les réformes de l'école ou bien celles des prisons, ne vont pas sur le terrain. C'est un travail de salon. S'il y a des dysfonctionnements, ils ne font que les empirer. » Dîner en compagnie du journaliste et militant des droits de l'homme. Au menu : ta'm, ce succulent couscous des Ouled Naïl à la sauce sucrée. A Hafnaoui échoit l'honneur de partager la viande. Sa main est généreuse. Pour rejoindre le centre-ville de Djelfa, la voiture prend le virage au moment où se dresse l'établissement pénitentiaire. Traverser un pont qui a, par le passé, failli s'effondrer sous les coups de boutoir des crues de l'oued. Mais à Djelfa, cela pourrait devenir un motif d'un autre procès en diffamation.

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