L'incident s'est produit jeudi matin. Un contrebandier de carburant, âgé de 35 ans, père de 5 enfants, a été tué par un gendarme garde-frontalier dans la localité de Oglat Ahmed, située à 120 km au sud-est de Tébessa. B. S. était à bord d'une Peugeot 404, avec des jerricans de mazout qu'il avait l'intention de faire passer en Tunisie, quand il fut surpris par une patrouille de la gendarmerie garde-frontalière. Refusant d'obtempérer aux sommations des gendarmes, le contrebandier recevra une balle dans la jambe. Selon le témoignage de l'un de ses proches, alors que B. S. souffrait de ses blessures, le gendarme l'achèvera avec une seconde balle dans la poitrine. Une source de la gendarmerie affirme, par contre, que l'homme a été tué par une balle dans la tête. Le corps de la victime a été admis à la morgue de l'hôpital Tidjani Haddam de Bir El Ater puis inhumé hier. Cet incident a provoqué le courroux de la famille et des voisins de B. S., résidant dans la même localité. L'affaire prendra une autre tournure lorsque plus de 200 personnes se sont dirigées à bord d'une trentaine de véhicules vers les territoires tunisiens, où elles se sont rassemblées dans la ville de Feriana, dans la wilaya de Kasserine, à 60 km de la frontière algéro-tunisienne, pour réclamer justice. Ni l'intervention de la police tunisienne, ni les tentatives des notables de Bir El Ater, ni le commandant de la GGF, ni le commissaire principal et ni le chef de daïra d'Oum Ali n'ont pu convaincre ces personnes de regagner leur maison. Plus de 80 familles ont passé la nuit sous les tentes distribuées par les autorités tunisiennes. Parallèlement à ces événements, plus de 300 personnes de la même localité se sont rassemblées, jeudi vers 18 h et jusqu'à une heure tardive de la nuit, devant la caserne de GGF de Bir El Ater sollicitant l'intervention des autorités compétentes pour faire la lumière sur ce drame.
