Le ministre de la Justice, garde des sceaux, a inauguré hier le pôle pénal spécialisé, lors d'une cérémonie solennelle à laquelle ont pris part les autorités locales et les magistrats dépendants de la Cour d'Oran. Ce nouvel instrument judiciaire, créé pour la lutte contre le crime international organisé, l‘atteinte aux systèmes de traitement automatisé de données, le blanchiment d'argent, le terrorisme et l'infraction relative à la législation des changes, a désormais pour siège l'ex-tribunal « Benzerdjeb » et ses compétences territoriales, celles du procureur de la République et du juge d'instruction s'étendent aux tribunaux des Cours d'Oran, de Béchar, de Tlemcen, de Tiaret, de Saida, de Sidi Bel Abbès, de Mostaganem, de Mascara, d'El Bayadh, de Tissemsilt, de Naama, de Aïn Témouchent et de Relizane. La rénovation de cette nouvelle infrastructure faisant partie des 3 autres implantées à Alger, Constantine et Ouargla a coûté près de cinq milliards de centimes et devra fonctionner avec des magistrats spécialisés, dont une bonne partie se trouve actuellement dans différents pays de l'Europe pour acquérir une formation adéquate. Les huit greffiers affectés à cette nouvelle section judiciaire recevront eux aussi des formations spécifiques en France. Contrer la prolifération du crime Lors de la cérémonie d'inauguration, le garde des sceaux a indiqué que ce nouveau tribunal a été créé à l'instar de ses semblables créés partout dans le monde après la ratification d'un traité invitant les pays signataires, dont l'Algérie, à installer ce nouvel instrument pour contrer la prolifération du crime organisé à l'échelle internationale. La délinquance à grande échelle est chapeautée par des cerveaux dont la capacité de nuire dépasse l'entendement. C'est pour cela que la communauté internationale a décidé de créer une banque de données mondiale pour faire face à leurs activés perverses et dont les pôles pénaux spécialisés en sont un instrument incontournable. Le ministre a par ailleurs déclaré que des pôles semblables mais spécialisés dans les grandes affaires civiles verront le jour au fur et à mesure que les moyens les permettent. Avant cette inauguration, le ministre de la Justice avait inspecté, dans la matinée, le chantier ouvert pour détenus de Misserghin. Sur ce site carcéral où deux cents prisonniers s'adonnent à des activités agricoles dans le cadre de leur formation, en prévision de leur insertion sociale après leur sortie de prison, le ministre a déclaré que cent soixante détenus ont reçu, l'année dernière, des diplômes leur permettant d'acquérir un emploi stable dans le secteur de l'agriculture.
