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« Le Prophète respectait les femmes »
Conférences-débat à paris sur le statut de la femme dans l'islam
Publié dans El Watan le 08 - 03 - 2008

Actualité oblige, deux conférences-débat ont été consacrées aux femmes jeudi dernier au centre d'accueil de la presse étrangère.
Paris. De notre bureau
L'une, organisée par le club des journalistes algériens de France, avait pour thème « Regards de femmes sur l'Islam ». L'autre, organisée par l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), « Femmes courage », des « Femmes ordinaires dans la lutte contre l'injustice ». « A priori rien ne prédisposait ces femmes à consacrer leur vie à la recherche de la vérité, de la justice et de la protection des droits de l'homme », indiquent les organisateurs de la conférence de presse portant sur le thème de « Femmes courage ». Des femmes qui luttent pour la mémoire de leurs proches, morts, emprisonnés ou disparus, partout dans le monde. Parmi ces femmes, Nasséra Dutour, présidente du collectif des disparus en Algérie. Les échanges ont montré combien le thème du statut de la femme à l'aune de l'Islam est sensible et combien les regards et approches peuvent être divers. Mais ils convergent tous vers son adaptation au temps présent. Leila Babès, sociologue des religions (auteure de Le voile démystifié, éditions Bayard, 2004) fait référence à une « tension entre l'avènement d'un absolu transcendant et les structures patriarcales » dans les trois religions monothéistes. « De cet absolu universel, la femme est exclue, entre elle et le divin, l'homme vient s'interposer. On va dire que la femme n'est pas un interlocuteur du divin, c'est là un argument considérable qui va servir à établir toutes les discriminations. » « L'Islam, en tant que religion, n'est pas le problème, le problème c'est que dans l'ensemble des pays musulmans on continue de puiser dans l'arsenal religieux pour fabriquer du politique. Nous sommes dans des Etats despotiques où il n'y a pas de libertés individuelles et religieuses, l'Islam est utilisé comme moyen d'oppression. » Apportant un témoignage, Fadela Mrabet rappelle que ses premiers livres (La femme algérienne, en 1965 et Les Algériennes en 1967 chez Maspéro) « ont eu un impact considérable auprès des femmes et jeunes filles, car je leur ai dit que notre condition n'est pas une fatalité, mais elle est due à un système politique. Si les Occidentales sont sorties de ce système, il n'y a aucune raison pour que nous, un jour, ne soyons pas libres ». Elle fait lecture d'une lettre ouverte qu'elle voulait adresser au président de la République en 2006, mais qui n'a pas été publiée, dont voici quelques extrait : « Les colonialistes ne voulaient pas nous donner les mêmes droits qu'aux Français, puisqu'ils nous estimaient inférieurs. C'est leur idéologie que vous reprenez, quand vous dites que vous ne pouvez pas nous donner des responsabilités politiques, parce que nous sommes incompétentes… L'Algérie attend de vous un esprit nouveau, un esprit d'homme libre, d'autant plus attaché à sa dignité et à celle de tous les autres, de toutes les cultures, qu'il a subies l'humiliation. L'Algérie attend d'un homme libre qu'il ne répète pas l'histoire, mais qu'il se tourne résolument vers des horizons encore inexplorés, comme le prophète en son temps, qui n'est plus le nôtre. A l'époque où la femme n'était rien, il lui a donné une personnalité juridique. Il est allé à l'encontre de l'idéologie dominante de son clan. A l'avant-garde de son époque, il lui a octroyé un statut supérieur à celui de la femme juive et de la femme chrétienne. C'était, au VIIe siècle, une avancée considérable. Si vous le prenez comme modèle, il faut nous donner un code de la famille digne du XXIe siècle... » Une lettre qui reste d'actualité. Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux (son dernier ouvrage à paraître en avril Allah, mon boss et moi), estime que « les religions n'évoluent pas par les grands discours mais par l'expérimentation humaine ». « Qu'est-ce qu'être musulman quand on est né en France ? Quand on vit dans une situation nouvelle il y a un décalage, un déplacement du sens. La notion du vivre ensemble a créé de nouvelles réponses, des remises en question profondes. » Selon Geneviève Chauvel, journaliste, auteure de Aïcha, la bien-aimée du prophète (éditions Télémaque), « Aïcha est l'illustration de la manière dont le prophète traitait les femmes ». « J'ai découvert que le prophète respectait les femmes, leur avait donné un statut qu'elles n'avaient pas. C'était au VIIe siècle », précisant que « nous sommes au XXIe siècle, cela doit évoluer avec le temps ». Leila Babès estime que ce n'est pas pertinent de prendre le prophète comme modèle. « Nous savons peu de choses sur le prophète. » Betoul Fekkar Lambiotte (auteure de Double présence. Histoire d'un engagement, aux éditions Le Seuil, 2007), modératrice du débat, explique qu'elle a démissionné du CFCM après avoir tenu le coup pendant trois ans parce qu'elle avait perdu l'espoir d'un « débat sur un Islam d'ouverture ». Elle fera aussi remarquer que le Coran a été écrit sur deux siècles par les compagnons, puis par des gens qui se souvenaient et « on sait combien le souvenir est peu fiable ». « Le Coran n'a pas d'autre prétention que d'indiquer une direction. » Et de souligner que depuis l'apparition de l'Islam, 8000 femmes ont travaillé sur le Coran, sur le commentaire et la modernisation de l'Islam. « La femme est, à l'égal de l'homme, responsable. C'est le jeu du libre arbitre. Quand elle meurt, elle est seule face à Dieu. » « Oui, l'Islam n'est pas moderne. Devant ce constat, retroussons nos manches. C'est ce que j'ai attendu du CFCM », conclut Betoul Fekkar Lambiotte.


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