En tant qu'assemblée élue, avez-vous interpellé les autorités compétentes sur la dégradation continue de la situation sécuritaire ? Nous ne sommes pas partie prenante des réunions de sécurité, mais nous mettons publiquement les autorités face à leurs responsabilités. Le minimum attendu par la population est une présence des services de sécurité sur tout le territoire de la wilaya. Ce minimum n'est pas garanti. Aujourd'hui, vu les derniers développements sur la scène sécuritaire, nous disons qu'il y a un double impératif : les pouvoirs publics doivent avoir le courage politique de reconnaître que le terrorisme s'est régénéré. Des localités réputées calmes ces dernières années ont subi le rouleau compresseur des groupes armés, à l'exemple, récemment, de Tizi Rached. Deuxième impératif, l'Etat doit mettre tous les moyens nécessaires à la sécurisation à la mesure de la situation. Au-delà de l'annonce médiatique, nous attendons qu'il y ait installation effective des structures de sécurité dans chaque commune. C'est aux autorités d'affecter le corps de sécurité adéquat, selon les localités. Les kidnappings continuent de cibler des entrepreneurs. Cela compromet le développement local... Cette nouvelle menace qui pèse sur les opérateurs économiques ne fait qu'accentuer leur désarroi, ce qui les amène à vouloir quitter la wilaya. C'est une catégorie déjà fragilisée par la bureaucratie et la corruption. Le phénomène de délocalisation est bien réel et l'essentiel de nos moyens de réalisation fait le bonheur des autres régions du pays. Nous recevons des entrepreneurs dans le cadre de l'audit économique entrepris par notre assemblée et nous avons constaté une vive inquiétude chez les porteurs de projets. En plus de la menace sécuritaire, les conditions de l'investissement ne sont pas réunies. Tous ces facteurs ne permettent pas, s'ils ne sont pas dépassés, la relance de la vie économique, en particulier dans le secteur du tourisme. Que peut faire l'APW pour atténuer la détresse vécue par la population ? Nous sommes suffisamment conscients et sensibilisés à la situation vécue par la population et nous comptons agir dans le cadre de nos prérogatives. Nous venons de réserver, à titre d'exemple, un financement sur le budget de wilaya pour la mise en place de caméras de télésurveillance, en collaboration avec l'APC de Tizi Ouzou. Nous en avons discuté avec les autorités de wilaya. Ces équipements seront installés dans les « points noirs » du chef-lieu de wilaya. La prolifération du marché informel, qui a encouragé la petite délinquance, a accentué le sentiment d'insécurité chez la population. Nous savons tous que le banditisme a fait jonction avec le terrorisme et la lutte doit être menée sur tous les fronts.
