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Droits d'auteurs. Hamid Skif en colère
Livres de comptes
Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2008

Dans une lettre ouverte, l'écrivain s'en prend à l'un de ses éditeurs d'Alger, Dar El Hikma.
L'auteur relate ainsi l'affaire : « Lors de mon dernier séjour à Alger, j'ai été surpris d´apprendre que Monsieur le Président, mon roman par lettres, avait été traduit et publié en langue arabe par les éditions Dar El Hikma avec laquelle j´avais signé, en 2001, un contrat jamais honoré, pour la version française de ce livre(*). Cette version a été publiée par la maison d´édition grâce au soutien accordé par le ministère de la Culture dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe. Seul l´auteur n´avait pas été mis au parfum ! » Skif précise que « cette déplorable édition est vendue à 280 DA l´exemplaire » et ce « malgré un contrat en bonne et due forme et en dépit de plusieurs mises en demeure. » Ainsi, il affirme ne pas avoir « perçu un centime de droits » et ne pas avoir « été informé ni du tirage ni de l´état des ventes. » Qualifiant ces faits de « méthodes maffieuses », il en conclut que l'éditeur « a donc bénéficié - en trompant l'institution concernée - du soutien destiné à promouvoir la traduction d´œuvres écrites en d´autres langues. » Il déclare regretter d'autant cette situation qu'il se sent « honoré de voir publié en arabe Monsieur le Président, dont la parution avait été interdite en Syrie. ». Il poursuit en signalant qu'il s'est mis en campagne en s'adressant " à la ministre de la Culture, aux éditeurs, à l´Office national des droits d´auteurs et à l´opinion publique, avant de recourir aux tribunaux ". Nous avons contacté le directeur de Dar El Hikma, Ahmed Madi, qui a tenu à relater la genèse de ses relations avec Hamid Skif. « En 2001, j'ai vu à la télévision le traducteur algérien Abou El Aïd Doudou presqu'en larmes parce qu'il ne pouvait publier sa traduction en arabe de l'ouvrage de Kaïser. Le travail artistique de la langue, traduit dans 14 langues. Doudou avait travaillé 15 ans et aucun éditeur ne voulait prendre ce livre de plus de 700 pages. Je l'ai vu le lendemain de l'émission. J'ai sorti le livre et les Allemands m'ont invité à la Foire du Livre de Francfort avec prise en charge. J'étais le seul éditeur algérien présent. La première personne qui m'attendait était Hamid Skif qui m'a félicité chaleureusement et nous avons tout de suite eu une relation amicale et chaleureuse. Il m'a parlé alors de son roman Monsieur le Président, et ma lu des passages de ce livre très osé politiquement, surtout à l'époque. Il s'est plaint de ne pouvoir être publié dans son propre pays et il m'a sincèrement ému. Nous avons signé le contrat à Francfort. Skif était si heureux qu'il a tenu à m'inviter dans un des plus grands restaurants de la ville. J'ai tenu mes promesses et le livre en français est sorti rapidement à Alger. Et en 2003, j'ai invité Skif au stand algérien au Salon de Paris pour des dédicaces. Il ne cessait de me remercier et moi de lui répondre que je faisais mon travail. » Ahmed Madi précise que le contrat autorise Dar El Hikma à publier le roman dans n'importe quelle langue et poursuit : « Par la suite, Hamid Skif m'a demandé de vendre l'ouvrage par Internet. A l'époque Internet n'était pas aussi développé qu'aujourd'hui et je lui ai dit que cela pourrait nuire à la distribution du livre. Il a reçu un prix en Allemagne pour ce roman et depuis, il est venu plusieurs fois en Algérie sans me contacter. J'apprenais qu'il était passé. » Le directeur de Dar El Hikma ajoute qu'il n'a pas proposé la traduction en arabe du roman de Skif à la Commission Alger, capitale de la culture arabe mais que c'est cette dernière qui a inscrit le livre dans son programme et l'a contacté pour le publier, ce qu'il a bien sûr accepté. Il conclut ainsi : « Nous sommes des gens de culture et nous devons régler les problèmes de manière culturelle si je puis dire. D'ailleurs, il n'y a aucun problème et Hamid Skif est le bienvenu. Je suis prêt à le payer à tout moment. Je respecte mes auteurs et je leur accorde par exemple jusqu'à 60 exemplaires d'auteurs, ce qui est rare sinon unique. Je n'ai pas pu le contacter depuis son changement d'adresse et je suis désolé qu'il vienne à Alger sans passer me voir. On aurait réglé les choses sur le champ. Je ne suis pas rancunier. Ce qu'il a déclaré est déjà oublié et pour moi, il est un écrivain algérien avant tout. » Il semblerait donc pour l'instant que cette déplorable situation soit issue d'un malentendu. Mais, ainsi que l'affirme Hamid Skif lui-même : « Au-delà de ma propre mésaventure, il me semble important de mettre en débat la question du respect du droit d´auteur souvent piétinée dans notre pays. » L'écrivain avance dans sa lettre une série de mesures et d'actions pour éviter ou contrer de telles situations. Il propose ainsi que chaque auteur saisisse le ministère de la Culture, l'ONDA et les associations d'écrivains, même si l'auteur n'en est pas membre, avant de s'adresser aux médias puis aux tribunaux. Utilisant un pluriel bien singulier quand on ne connaît en algérie qu'une seule association de ce type, l'Union des Ecrivains Algériens, qui demeure unique depuis les années soixante, Hamid Skif souhaite que ces « associations » s'attachent les services d'avocats spécialisés et conventionnés. Il propose également que les éditeurs nomment un médiateur dans leurs rangs chargé de régler les litiges entre auteurs et éditeurs voire entre éditeurs eux-mêmes. Il ajoute à l'adresse des éditeurs qu'ils pourraient « mettre en quarantaine les indélicats auprès des instances concernées, et les priver, ainsi, de tout soutien institutionnel ». Sans doute soucieux de ne pas heurter l'ensemble des éditeurs, Skif précise : « Je sais que le débat est en cours au sein de la profession, mais qu´il existe des pesanteurs et contradictions qui ne disparaîtront qu´avec la professionnalisation d´une branche encore au stade du balbutiement. » Au delà donc des faits évoqués qui pourraient trouver rapidement un règlement à l'amiable, le véritable enjeu est bien celui du développement de l'édition dans notre pays et celui-ci ne peut se construire que par l'organisation des différents acteurs (auteurs, éditeurs, diffuseurs, libraires et même imprimeurs) et le dialogue entre eux.

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