Après sa défaite face à l'USM Annaba, le doyen des clubs algériens est désormais relégable. Composé pourtant d'une pléiade de joueurs dont beaucoup de nos clubs voudraient s'attacher les services, le MCA nous rappelle le dicton qui dit que « les bons joueurs ne font pas forcément une bonne équipe ». Triste réalité pour le plus vieux club algérois et algérien. Le bilan est mitigé : cinq victoires seulement pour plus d'une vingtaine de matches et le club vit des moments difficiles. Il faut plutôt créer un climat propice à une relance sérieuse, qui consistera à remettre en confiance les joueurs et les techniciens et leur inculquer ce qui leur manque le plus : la rage de vaincre. Le reste devra se régler en parallèle, sans pression, dans les règles de l'art. Un élément du onze mouloudéen dit l'avoir pourtant. Il s'agit du gardien de but Mohamed Benhamou qui, pour El Watan, ouvre son cœur sur sa situation personnelle et celle de son club. D'emblée, il avoue que « c'est pénible de vivre de telles situations au point de perdre le sommeil, comme jeudi après la défaite contre Annaba, et je ne vous dis pas dans quel état est mon ami Malek Cherrad ». « Nous devons comprendre nos supporters qui vivent ces mauvais résultats depuis le début de saison », ajoutera-t-il. Cet Algérien, né à Paris, a débarqué au Mouloudia en juillet 2007, pour un séjour de deux années jusqu'en 2009, attiré « par la ferveur et l'ambiance particulières qui règnent dans ce grand club », tout en reconnaissant qu'il avait toujours projeté d'évoluer dans un club algérien en ayant un œil sur l'équipe nationale. Le MCA était pour lui un excellent tremplin, même si selon lui d'autres clubs l'ont approché. « J'ai choisi le MCA car le discours de ses dirigeants a été plus convaincant », précisera notre interlocuteur. Au Mouloudia d'Alger, dans l'ère Fabbro, Benhammou vit un calvaire : 9 matchs successifs sans jouer et à celui-ci de dénoncer : « S'il avait instauré une concurrence loyale, je l'aurais accepté, mais ce coach a préféré nous jeter dans une cage à lions et nous a dit de nous débrouiller entre nous. C'est grave. Pourtant, le poste de gardien de but est stratégique. S'agissant d'un grand club, nous n'avions pas droit à l'erreur. Et comme mon éducation me le commande, j'ai préféré me taire et continuer à travailler ». Et pour nous édifier davantage sur l'état d'esprit, déliquescent, dans les rapports entre techniciens et joueurs, entre joueurs, entre joueurs et dirigeants, Benhammou se souvient du 23 juillet 2007 et de la reprise des entraînements (après les deux AG houleuses) : « J'étais seul présent avec 4 juniors seulement à la forêt de Bouchaoui. » Et de rappeler à ceux qui ont la mémoire courte : « Je ne faisais pas l'unanimité au Mouloudia. Même avec Fabbro, il n'y a jamais eu réellement de dialogue, en dépit du poste stratégique de gardien de but. Ce climat défavorable est illustré par la mise tardive d'un logement à ma disposition, 6 mois après mon arrivée au Mouloudia, et ce n'est qu'après cette période que j'ai pu faire venir mon épouse et ma fille. » Malgré cela, le gardien de but des Vert et Rouge prévient qu'en cas où le Mouloudia rejoindrait la Superdivision, « je reste au Mouloudia même s'il évoluera en deuxième division. Je ne partirai qu'après l'avoir laissé à la place où je l'ai trouvé ». Pour la situation actuelle, Benhammou dira que l'équipe est actuellement dans le doute. « Il faut savoir qu'il est plus dur de jouer le maintien que l'accession. Si on s'en sort, je suis persuadé que la saison prochaine on fera un carton. »
