Le cinéma algérien a du mal à émerger dans le pays. L'Arpa (association des réalisateurs professionnels algériens) a donc décidé d'organiser un séminaire de deux jours sur les problèmes du cinéma algérien. Ces deux jours de débats entrent dans le cadre du festival du panorama. Ce festival diffuse en ce moment même tous les films et documentaires réalisés dans le cadre d'« Alger capitale de la culture arabe » en 2007. Les problèmes de réglementation du financement, de la formation et de la distribution ont été les moments forts de ces deux jours de séminaire. Devenir un bon cinéaste actuellement en Algérie relève du parcours du combattant. Très peu de formations sont accordées à la cinématographie. Actuellement, seule une école, l'Ismasc, (Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et du cinéma) existe dans le pays. Le problème de cette école est qu'elle ne dépend pas du ministère de l'Enseignement supérieur mais de celui de la culture. N'étant pas rattaché au ministère de l'Enseignement supérieur, l'Ismasc n'est donc pas habilité à donner de diplôme. Au bout de leur cursus de quatre années, les étudiants n'obtiennent donc qu'une attestation. Autre problème, l'école ne forme pas à tous les métiers inhérents du cinéma comme par exemple le maquillage, important à la réalisation du film. En outre, l'Ismasc n'est pas encore développé dans toutes les nouvelles technologiques. L'Arpa a proposé de faire des stages plus réguliers pour les étudiants. « Ces stages seront avant tout de réels stages pratiques de formation où les étudiants seront encadrés par l'équipe de tournage », explique le directeur de l'Arpa, Belkacem Hadjadj. Outre cette école, plusieurs facultés dont celle d'Ouled Fayet donnent des cours de cinéma. Cependant, tous les professionnels du 7e art s'accordent à dire que ce ne sont pas les cours à la fac qui formeront de bons scénaristes. Il en est de même sur les formations courtes comme le Festival amazigh qui propose une courte formation et la réalisation d'un film. Belkacem Hadjadj met en garde contre ces mini- formations : « Je suis totalement pour l'élargissement et la rencontre des jeunes avec le cinéma. Cependant, il ne faut pas faire d'amalgame. De ces stagiaires, nous ne pouvons pas en faire des réalisateurs ou des cinéastes. Quatre jours de formation ne pourront jamais correspondre à quatre années de formation. » Développer le cinéma algérien dans les écoles Démocratiser le cinéma algérien dans le système éducatif est l'autre grand thème développé lors de ce séminaire. Le cinéma est un art. Il est également la vitrine de la culture d'un pays. « Le cinéma demande une analyse, une certaine lecture tout comme nous apprenons à lire et à écrire. C'est pour cela que nous devons développer le cinéma dans les écoles afin que les élèves puissent déchiffrer la lecture de notre art », confie le cinéaste Tahar Boukella. Dès la prochaine rentrée scolaire, tous les élèves des établissements scolaires auront à leur disposition des films documentaires, ainsi, les professeurs pourront, grâce au cinéma, consolider leur programme scolaire. « C'est quelque chose que nous pouvons assurer aujourd'hui », affirme le directeur de l'Arpa, Belkacem Hadjadj. En plus du système de l'éducation, l'Arpa compte également faire pression auprès du ministère de la Culture pour créer des médiathèques avec les films algériens dans le but de démocratiser ce cinéma qui a tant de mal à se développer. L'Arpa est en train de fédérer tous les ciné-clubs afin qu'ils travaillent ensemble pour développer ces petites associations qui sont nécessaires pour la démocratisation du cinéma en Algérie. Ces deux jours de séminaire ne suffisent pas à résoudre les différents problèmes du cinéma en Algérie. L'Arpa a donc pris l'initiative de créer un groupe de réflexion autour des différentes problématiques, pour susciter en Algérie une volonté politique à même de développer son cinéma ; aussi, tout le monde est le bienvenu pour enrichir le débat et faire progresser le cinéma algérien.
