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Jeunesse : Les raisons de la colère
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2008

Beaucoup de jeunes présents face à Ould Abbès avaient mis le doigt sur certains des aspects dévastateurs de cette rupture dans les relations et situé la problématique sous-tendue par « la bureaucratie, le piston, les réticences des banques et l'opportunisme »
Peut-on sérieusement parler d'un marché local d'emploi des jeunes à l'heure où l'on continue à licencier à tour de bras ? 150 jeunes ont été licenciés après quelques mois de travail aux œuvres sociales de l'université, pour cause de sureffectif ; la mise au chômage technique de plus d'une centaine de travailleurs dans une entreprise privée pour cause de l'imposition du quota en produits par Sonatrach, d'autres jeunes risquent d'être mis à la porte par leurs patrons parce que les factures traînent en longueur depuis des mois, et la liste est longue. Le commun des Tiarétis, à l'instar de beaucoup d'autres gens de différentes régions du pays, se pose des questions à ce sujet. La jeunesse locale, en attente d'un travail, continue de prendre longtemps son mal en patience. L'espace d'un drame collectif, des harraga qui ont péri en mer, Tiaret s'est mise à recompter ses morts mais aussi à entrouvrir des perspectives à même d'atténuer la pression. Beaucoup de jeunes présents face à Ould Abbès avaient mis pourtant le doigt sur certains des aspects dévastateurs de cette rupture dans les relations et situer la problématique sous-tendue par « la bureaucratie, le piston, les réticences des banques et l'opportunisme », entre autres évoqués à juste titre par les jeunes. Ahmed, celui devenu le tristement célèbre harrag, passé à la télévision dans l'émission « Cela arrive chez nous », le premier à prendre la parole, car inscrit dans une liste de seize autres de ses pairs, réitère les mêmes propos. « Qu'est ce que vous voulez que je dise, qu'on nous trouve des solutions ». Reguieg Tahar lui emboîte le pas pour parler de ses « sept ans passés à l'étranger puis refoulé », ajoutant dubitatif : « je n'ai rien ». Methnani Ahmed, auteur de 6 traversées en mer, parle de son expérience malheureuse en Turquie et de son expulsion, mais semble mettre le doigt sur la plaie en expliquant son projet raté dans le cadre de « Blanche Algérie » où pour soumissionner il a dû emprunter de l'argent mais à la fin du contrat, lui et certains de ses pairs, se sont retrouvés des chômeurs de luxe.
« Statut d'esclave »
Non seulement il n'y avait plus de plan de charge mais en sus, ils étaient harcelés pour payer les impôts et la Casnos (caisse d'assurance). Une situation qui l'avait amené à tenter de se suicider en ingurgitant de l'acide. Après Azizi Kadda Mokhtar, ému et ne pouvant bien s'exprimer, Tahir Miloud évoque, lui aussi, ses neuf ans passés à l'étranger. Diplômé, Miloud s'est marié mais dit « ne pas arriver à admettre son statut d'esclave ». Khalil Mohamed, handicapé, sans ambages déclare : « pour m'exiler, j'ai dû trafiquer un billet d'avion puis finir emprisonné ». Mohamed Djillali, qui espérait suivre l'exemple de son frère aîné, a lui aussi été tenté par la Hedda. « Mon père retraité est paralysé. Sans ressources bien que maçon expérimenté, je suis longtemps resté en rade et c'est pour cela que la harga m'aveugle ». D'autres jeunes posaient les mêmes problèmes, ayant transcendé leurs choix vers l'aventure de la mer, bien que certains autres exemples pour originaux qu'ils sont méritent d'être entendus. Le cas de Medahi en est une illustration parfaite. Après avoir passé 12 ans en prison, Abdelkader, marié et père de trois enfants, le quatrième est en route, fait savoir qu'il reste « le banni de la société. Je n'ai rien trouvé d'autres à faire que de vendre du vin dans les bois, pour faire vivre ma famille ». C'est « hallal pour eux et Hram pour moi ». S'il le faut je vendrais un rein pour les nourrir, suscitant du coup de la compassion. Yahia Fakir, 34 ans, semble bien porter son nom. Sa rébellion un jour à la cité Volani lui a valu un séjour en prison, après les dégâts subis dans les locaux réalisés depuis des lustres dans son quartier et non encore distribués, car destinés aux artisans. « C'est injuste, dit-il. Je suis du quartier et on fait venir des jeunes d'autres localités devant moi ». « A mon âge le mariage s'apparente déjà à du rêve ». « On vous mariera », clame une voix, mais « avec quoi, j'ai en poche 25 dinars », soulevant un brouhaha dans la salle. Le cas de Guitoun Houari reste à bien des égards atypique. Forte corpulence, celui qualifié (à raison ou à tort de fou) commence par débiter des versets coraniques avant de faire état de son calvaire après plusieurs traversées. « Je gérais un parking au niveau de la place Carnot. Marié à une marocaine, mon enfant est mort à Nadhor. » Exhibant son portable : « Regardez, c'est avec ça que je fais traverser les gens, mais je veux vivre dignement. » A travers la longue litanie dite sous une ambiance électrique on l'aura vite compris. Certains des problèmes que vivent les jeunes ont des points communs. La perte de repère, mépris, manque de perspectives professionnelles, bureaucratie et manque flagrant de communication que les autorités semblent avoir compris en décidant de la reprise cyclique du dialogue, autrefois entrepris pour faire le point, mesurer le degré de développement et ses effets réels sur la jeunesse. Des mesures sans fondement juridique et des textes furent même préconisés par Djamel Ould Abbès. Des mesures d'apaisement qui appellent cependant la célérité dans l'application.


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