Comment les responsables de l'université Djillali Liabès peuvent-ils s'accommoder d'une grève des étudiants qui dure depuis le 31 mars ? Le blocage total de la faculté des sciences, durant la journée du lundi 21 avril 2008, par des centaines d'étudiants exaspérés par une dégradation continue des conditions socio pédagogiques, est révélateur d'un malaise profond, affirment des enseignants universitaires. « Cette action est un cri de détresse des étudiants qui ne trouvent plus d'oreille attentive à leurs doléances et à leurs problèmes », souligne la section locale du CNES dans une déclaration diffusée mardi sur son site Internet (www.cnes-sba.org). « Le laisser-aller à l'université a atteint un summum jamais égalé », selon le CNES, la décision de ne plus comptabiliser les actes d'encadrement des mémoires et des stages dans la charge de l'enseignant est une « grave dérive ». Rien ne va plus ! Cette décision, indique le CNES, a poussé les enseignants vers leurs derniers retranchements, allant jusqu'à menacer de se retirer de l'encadrement. Ce serait alors un cas de figure totalement inédit dans une université algérienne ! « Cette démarche est en contradiction flagrante avec les efforts déployés par la tutelle pour l'amélioration de l'encadrement des étudiants ainsi que sa volonté de trouver la meilleure formule pour réglementer et codifier cette tâche principale, en particulier dans le nouveau système LMD, sous forme de tutorat », avait d'ailleurs dénoncé la semaine passée le syndicat des enseignants du supérieur. Pour le CNES, la tutelle se doit de réagir face à cette situation catastrophique que traverse l'université, « avant qu'il ne soit trop tard pour éviter l'irréparable qui est la conséquence logique à toute situation de pourrissement ». L'Union des étudiants libres (UGEL) tire, pour sa part, la sonnette d'alarme concernant les problèmes récurrents d'encadrement qui se posent au niveau de la faculté des sciences. « En l'absence de solutions urgentes, le cursus d'un grand nombre d'étudiants risque d'être entravé », prévient l'UGEL, tout en préconisant l'ouverture de nouvelles spécialités de Master pour les étudiants de 3ème année LMD de physique et mathématiques.
