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Un colloque pour perpétuer une œuvre immortelle
M'hamed Boukhobza
Publié dans El Watan le 24 - 04 - 2008

« Le plus bel hommage que nous puissions rendre à un auteur n'est pas de rester attachés à la lecture de ses pages, mais plutôt de cesser inconsciemment de lire, de reposer le livre, de le méditer et de voir au-delà de ses intentions avec des yeux neufs. »
Cette phrase de Charles Morgan pourrait être adaptée à l'initiative de l'Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales (Aadress) qui a décidé de rendre hommage à un chercheur qui a voué sa vie à disséquer comme un chirurgien le corps sociétal algérien, et qui l'a quittée parce que des esprits obscurcis par la haine ont décidé de tuer la pensée. Ce chercheur dont les œuvres continuent de susciter le débat et la curiosité est le sociologue M'hamed Boukhobza, assassiné le 22 juin 1993, alors qu'il était en charge de la direction de l'Institut des études de stratégie globale (INESG) après avoir succédé à Djilali Liabès lui-même ayant subi le sort de l'élimination physique en mars de cette sombre année 1993. Sous le thème « Connaître et comprendre sa société », l'hommage se déclinera sous la forme d'un colloque international de deux jours devant débuter ce samedi 26 avril à Alger (ISGP) et regrouper des chercheurs, amis et collègues du défunt Boukhobza afin de témoigner de l'œuvre et du parcours du sociologue M'hamed Boukhobza et ouvrir par la même occasion le débat sur l'état de la recherche en sciences sociales de nos jours. « 15 années après son assassinat, je crois qu'il est plus que temps de s'arrêter à travers ce colloque sur Boukhobza qui est considéré comme l'un des pionniers de la recherche en sciences sociales et l'un des plus grands sociologues que l'Algérie ait enfantés. Déjà à l'âge de 25 ans, il avait assuré en 1967 la direction de l'Institut de recherche démographique et études sociologiques (Ardes), un institut qui avait initié les premières études empiriques sur la société algérienne », témoigne Ali Soltani, membre du comité d'organisation du colloque sur Boukhobza. L'Ardes qui était affilié au département de la planification avait lancé les jalons de la recherche sociologique en Algérie en s'attaquant à des thèmes orphelins et marginalisés à l'époque mais qui ont constitué des bases de données empiriques et un capital de connaissances de grande valeur. Des thèmes d'enquêtes comme la consommation des ménages, le logement et la main-d'œuvre ont été personnellement dirigés par Boukhobza qui a tenté de percer à travers ses recherches la sphère socioéconomique et d'en dévoiler les traits dans le monde agricole et rural. « Boukhobza s'inscrivait dans cette lignée de compétences disponibles, à la pointe de la recherche objective, s'en servant et la servant, à la pointe de l'évolution, participant de cet ordre de préoccupation d'une sociologie qui l'engageait à retrouver ses propres racines et à y puiser, comme à la source de toute vie », note le comité d'organisation dans sa lettre d'introduction du colloque. Partir du vécu et du terrain doit constituer la base de toute recherche sociale sérieuse, c'est ce que le colloque de samedi prochain va devoir souligner en prenant en exemple le travail effectué par l'Ardes, mais surtout le parcours de Boukhobza et prouver ainsi que l'acte pensé qui a ôté la vie à ce chercheur n'a pas réussi à tuer la pensée. « Le chercheur est producteur de doutes et de questions, c'est pourquoi la recherche dérange, contrairement aux religieux et aux politiques qui ont des certitudes et non point de questionnements », souligne le sociologue Ahmed Ben Naoum qui souligne que ce colloque se veut un acte de mémoire pour ne pas tuer la mémoire et ne pas oublier. « On voudrait que ce phoenix aux ailes brûlées redevienne l'oiseau de Minerve à la tombée de la nuit. » C'est par cette phrase au sens profond que le sociologue Haoues El Kenz, qui a connu avec Boukhobza les prémices du travail empirique en sciences sociales, a voulu rendre hommage à son ami. Espérons que ce crépuscule venant au bout de terribles années d'inertie puisse enfanter l'amour de la sagesse et qu'on commence à réfléchir, à penser, à examiner la société et notre propre conscience afin d'arriver à regarder nos erreurs en face et repartir sur de meilleures bases morales.

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