Le CNES veut maintenir la tradition d'élaborer régulièrement un rapport sur le développement humain. Lors de sa prochaine session, il soumettra à débat le 5e rapport qui est établi sur des données de l'année 2003. Dans son introduction, l'avant-projet établit le lien entre le bilan fait pour la situation nationale du développement et « les objectifs du millénaire pour le développement et le développement humain » tels qu'ils ont été définis par les chefs des Etats membres de l'ONU lors de l'Assemblée extraordinaire tenue au mois de septembre 2000 au cours de laquelle les représentants de 191 pays (dont 145 chefs d'Etat) ont adopté une déclaration du millénaire. Cette rencontre historique s'était fixé des « objectifs du millénaire pour le développement » à l'horizon 2015 afin d'améliorer les conditions de vie sur la planète. L'introduction rappelle les huit grands objectifs que sont le fait d'éliminer la pauvreté et la faim, réaliser l'éducation primaire universelle, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies transmissibles, assurer un environnement viable et créer un partenariat mondial pour le développement. Après un rappel des objectifs établis au niveau des Nations unies, l'avant-projet de rapport énonce le nécessaire équilibre durable qui doit exister entre tous les acteurs sociaux nationaux et internationaux pour atteindre les objectifs visés. Pour le CNES, l'Algérie consacre des efforts en direction de cet équilibre, et les enjeux à venir, surtout à travers l'accord de libre-échange avec l'Union européenne (UE) et l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), lui « imposent la recherche de solutions en vue de la poursuite de ces efforts ». Sur le plan des chiffres, le CNES relève des avancées importantes en matière de développement humain. Ainsi, et concernant le niveau de vie, le CNES relève que le PIB en 2002 s'élevait à 4537,60 milliards de dinars (ou 56,95 milliards de dollars), soit une croissance de 4,8%. En 2003, il a atteint 5263,30 milliards de dinars (ou 68 milliards de dollars) pour une croissance de 6,9%. Le PIB par habitant a été de 1816,18 dollars (soit 144 695 DA) en 2002. Il a atteint 2136 dollars (soit 165 305 DA) en 2003. Selon le CNES, la proportion de pauvres au seuil international de pauvreté (1 dollar PPA) a été réduite de plus de moitié entre 1988 et 2000, passant de 1,9% à 0,8% au cours de la période. Dans le chapitre « Longévité et santé », l'espérance de vie à la naissance s'est améliorée en 2003 puisqu'elle est passée de 73,4 ans en 2002 à 73,9 ans. Pour les femmes, l'espérance de vie est supérieure à celle des hommes avec 74,9 années. La mortalité infantile, qui était de 37,5 pour 1000 en 2001, est passée à 34,7 pour 1000 en 2000 et à 32,5 en 2003, selon le CNES. Le taux de mortalité maternelle est passé de 117 en 1999 à 106,7 en 2001 pour 100 000 naissances vivantes. Par contre, et selon le CNES, il y a une augmentation de la proportion d'enfants accusant une insuffisance pondérale, qui est passée de 9,2% en 1992 à 10,4% en 2002. Concernant l'instruction, le CNES constate des progrès remarquables avec une évolution du taux de scolarisation des 6-15 ans qui est passé de 90,47% (en 2000-2001) à 92,69% (en 2002-2003). Ce progrès est dû à l'augmentation de la scolarisation des filles, selon le rapport. Pour les 16-19 ans, le taux de scolarisation en 2002-2003 était de 37%, soit une amélioration de 5 points par rapport à 1999. Celui des garçons est inférieur de 4 points par rapport à celui des filles (35% contre 39%). Les déperditions scolaires restent importantes avec un nombre moyen de 450 000 élèves. En 2003, ils étaient 556 526 élèves à quitter l'école, dont 58% de garçons. Le rapport note aussi une amélioration du taux de réussite au bac qui est passé de 26,55% en 1997 à 42,5% en 2004. Pour le BEF, les taux sont en dents de scie avec 33% en 1999, 41,6% en 2001 et 37,66% en 2002. Le rapport de plus de 150 pages est très détaillé et traite de « l'évaluation nationale des objectifs du millénaire » en s'appuyant aussi sur les travaux du CNES. Ce dernier insiste beaucoup dans son appréciation sur « l'impact du passage à une économie de marché ouverte » et « la poursuite des efforts en direction d'un développement humain durable ».
