Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a vivement critiqué la cadence des travaux menés au niveau des structures sanitaires dans la wilaya de Constantine. La lecture de l'état des projets dans le secteur sanitaire à Constantine, présenté lors d'une rencontre de travail, tenue jeudi dernier au palais de la culture Malek Haddad, en présence des cadres de 15 wilayas de l'Est, a fait l'objet d'un long débat. Le « réquisitoire » sévère de Amar Tou a ciblé le projet d'extension du centre anti-cancéreux (CAC) du CHU Benbadis, d'une capacité de 72 lits, entamé depuis quelques mois et pour lequel l'Etat a débloqué une enveloppe de 800 MDA (millions) pour un délai de réalisation de 30 mois. C'est justement ce délai qui semble irriter Amar Tou, le considérant comme excessif. « Cela m'étonne beaucoup , d'autant plus que les CHU d'Oran, de Annaba et de Sétif ont réalisé des structures similaires pour une capacité de 150 lits dans un délai de 18 mois seulement », expliquera-t-il, précisant que le CHU de Constantine sera classé, de la sorte, dernier en matière de réalisations. Amar Tou n'épargnera pas non plus le directeur de l'établissement, le Dr. Salim Zermane, pointant du doigt l'administration, l'accusant d'être à l'origine de la mauvaise gestion et autres conflits avec le staff médical, chose qui a affecté, selon le ministre, la qualité des services dans une structure qui couvre plusieurs wilayas de l'est du pays, laquelle accuse aussi un énorme retard en matière de formation. Le projet de l'extension du CAC fera l'objet d'une enquête qui sera confiée à une commission mixte, composée de cadres du ministère et de ceux de la wilaya de Constantine pour cerner les défaillances. Un autre projet accuse également un retard de six mois, suite au retrait d'un bureau d'études belge. Il s'agit du complexe mère-enfant qui sera finalement attribué à un bureau local en attendant le lancement effectif des travaux. En somme, la rencontre de jeudi n'a pas été de tout repos pour les responsables du secteur de la santé à Constantine, lesquels ont essuyé une véritable douche froide. Une manière qui les poussera à revoir sérieusement leurs copies.
