Réunis récemment à Ajaccio (Corse), les ministres du Tourisme du dialogue « 5+5 » se sont penchés sur les moyens de renforcer la coopération et la complémentarité de leur produit touristique et d'arrêter une stratégie commune garantissant la pérennité du secteur. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme a participé à cette rencontre. Il nous a déclaré, hier, à Alger, qu'un certain nombre de décisions ont été prises. La plus importante à ses yeux est « que l'Algérie soit la tête du réseau d'un système de formation méditerranéen pour les écoles de tourisme, c'est une avancée importante ». Il a été démontré que le tourisme culturel a une importante fonction économique et sociale. Son développement est facteur de développement économique, de création d'emplois, d'enrichissement. Il peut aussi contribuer à la réhabilitation du patrimoine : si les flux touristiques, lorsqu'ils deviennent importants, peuvent produire des nuisances, ils permettent aussi d'en financer l'entretien et la mise en valeur. Le développement du tourisme culturel s'insère dans la perspective d'un tourisme durable, ayant pour souci la préservation de l'environnement et du patrimoine. C'est l'une des missions essentielles confiée à l'Unesco (158 sites inscrits au patrimoine mondial dans les pays du 5 + 5, soit environ 20%). Il est proposé de définir un produit spécifique alliant tourisme culturel et particularités des pays du 5+5, comme par exemple, proposer un chemin autour d'un élément central et emblématique de nos différents pays. Ce chemin pourrait comporter différentes variantes et cibler différentes catégories de touristes : tourisme culturel et tourisme religieux avec des formules modulables en fonction des catégories sociales, pour éviter que le tourisme culturel reste connoté tourisme d'élite. L'Algérie est, après l'Italie, le deuxième pays en termes de vestiges romains. Dans ce cadre, Chérif Rahmani nous a parlé de « la route des Phéniciens qu'il faudra faire revivre » et le « tourisme nautique ». La croisière est l'une des plus dynamiques au monde. Le nombre de croisières vendues ne cesse d'augmenter d'année en année et le produit se diversifie continuellement. Devenir une escale régulière ou plus encore une tête de ligne est synonyme d'activités pour le port, de retombées économiques pour le territoire et de promotion de la destination. Il a aussi été décidé la création d'un portail touristique méditerranéen qui assurerait des fonctions d'inventaire, de veille et d'informations (atlas consultable en ligne et état des lieux et des potentialités touristiques, informations sur les ressources naturelles et sur le patrimoine culturel, inventaire des équipements touristiques), voire de promotion des destinations et de produits. Ce portail qui serait multilingue et rassemblerait l'ensemble des sites internet traitant directement ou indirectement du tourisme méditerranéen, permettrait également, de recenser les bonnes pratiques et de favoriser l'échange d'expériences entre les acteurs publics et privés.
