Le maire de Berriane a appelé dans un message adressé à sa population au calme et à l'apaisement. Il a qualifié les événements de manœuvres occultes visant la déstabilisation de la région. Cette déclaration intervient le jour même de l'arrivée de la commission parlementaire d'information dépêchée d'Alger. Presque deux semaines après les événements de Berriane, à Ghardaïa, la vérité sur l'origine de la violence entre les deux communautés mozabite et arabophone n'est toujours pas connue. Et ce n'est certainement pas la commission d'information dépêchée samedi dernier par l'Assemblée nationale qui risque de la mettre à nu. Les nombreuses entrevues que les dix députés composant cette mission ont eues avec les notables de la région ne peuvent avoir qu'un caractère informel, à partir du moment où elles ne peuvent aboutir à des décisions politiques et judiciaires à l'encontre des auteurs et des commanditaires des violences. Dans un communiqué rendu public le jour même de l'arrivée de la commission, le maire de la ville, Noureddine Hadjadj (d'obédience RCD), est sorti de sa réserve pour qualifier les événements de « situation sans précédent qui a plongé la ville dans de graves affrontements, dont les tenants et les aboutissants ne sont pas encore élucidés ». Néanmoins, le maire a estimé « pouvoir dire qu'il s'agirait de manœuvres occultes visant la déstabilisation de la ville, voire de la région ». A ce titre, il a invité les habitants à « faire preuve de citoyenneté et de patriotisme et de rester vigilants », précisant que « la maîtrise de soi-même est tributaire du calme » et que l'issue de la crise tragique ne peut venir que de la volonté de tous les citoyens de la commune. Pour M. Hadjadj, c'est la façon avec laquelle la crise a été gérée dès son début qui a conduit à la spirale de violence et au pourrissement au point où les nombreuses « tentatives de réconciliation se sont avérées vaines ». « Fort heureusement grâce aux efforts déployés en collaboration avec un député, des élus et le haut responsable des services de sécurité, les méthodes de répartition et d'organisation des forces de sécurité ont connu une amélioration du point de vue efficacité et maîtrise de la situation des citoyens et de leurs biens. Après avoir engagé un travail de rapprochement avec les sinistrés, les victimes, les élèves et les concernés, aujourd'hui un travail de fond s'effectue grâce aux efforts d'un député et des élus dans un cadre d'un nouveau processus d'apaisement allant vers une stabilité sécuritaire durable. » Ce dispositif, a indiqué le maire de Berriane, prévoit d'associer les représentants favorables de la société civile, de réunir les conditions nécessaires à l'apaisement et au calme, de favoriser l'émergence de la vérité, d'établir un climat de contact loyal, responsable et serein avec les autorités, et d'initier des actions de travail de proximité. Enfin, le président de l'APC a appelé ses concitoyens au calme, en expliquant que les événements auxquels ils sont confrontés depuis plus de deux mois « doivent cesser et ce dans l'intérêt suprême de la ville ». Abondant dans le même sens, l'association des médecins privés de Ghardaïa a appelé tard dans la nuit du lundi à mardi « les habitants de la wilaya en général et de Berriane en particulier de revenir à la raison et de se solidariser dans l'intérêt de la région et du pays ». L'association, après avoir exprimé sa vive inquiétude et condamné avec force la violence, a appelé les habitants de Berriane « à faire avorter toute manœuvre de fitna et de déstabilisation et à encourager tout effort de sagesse allant dans le sens de l'apaisement et au retour au calme et à la réconciliation ». Elle a exprimé sa disponibilité à apporter aide et assistance médicales aux sinistrés de la ville et a indiqué en outre que « tous les fléaux liés au chômage, à la corruption et autre sont largement suffisants pour réunir tous les efforts autour de la nécessité de mener la société vers un monde meilleur ».
