La jeune poétesse annabie, Meriem Akroun, a procédé à la vente-dédicace de son recueil « Hymne à la vie » au théâtre municipal. La manifestation, organisée à l'initiative de l'association culturelle Bel Horizon, avec le soutien de l'APC et du théâtre municipal, a drainé un public assez important, toutes tranches d'âges confondues, et a été un franc succès. Durant presque deux heures, la poétesse handicapée IMC (infirmité motrice d'origine cérébrale) s'est prêtée avec plaisir au jeu de questions-réponses avec le public, par le truchement de son ordinateur. Ensuite, l'assistance, se prenant au jeu de lecture, donnera libre cours à ses émotions. Tout le monde déclamera ces poèmes, le mécanicien, les jeunes collégiens, le psychologue, l'avocat arabophone, la poétesse (en l'occurrence Mme Tebbal), ainsi que de nombreux anonymes. Durant cet après-midi, l'ambiance a été extraordinaire ; l'on se bousculait au micro pour lire ou pour apporter un témoignage de respect à cette personne qui « n'a pas les mêmes moyens que les autres » mais qui n'a rien à leur envier. Meriem, née IMC, a subi au moins 13 ans de rééducation fonctionnelle. Elle a parcouru le pays et le monde à la recherche d'un traitement à son infirmité et ne l'a finalement trouvé que dans l'amour de son entourage. Elle serait, selon ses dires, venue à la poésie par hasard. D'un devoir demandé par son professeur, l'écriture devient un plaisir. La poésie lui apporte beaucoup de soulagement, une évasion où elle oublie ses problèmes. Elle mène un combat pour l'égalité : « Le monde des handicapés est ignoré par la société algérienne, alors qu'on peut faire des choses pour que le handicapé soit comme les autres », dira-t-elle. Et d'ajouter : « Ne fermez pas les portes à l'enfant handicapé, on peut faire beaucoup avec peu ». En plus de la poésie, Meriem Akroun, qui a 24 ans, est journaliste. Elle aime Victor Hugo, Bruel et Souad Massi.
