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Point de vue : L'échec agricole de l'OMC
Publié dans El Watan le 05 - 06 - 2008

La situation alimentaire mondiale actuelle est la conséquence des politiques agricoles initiées par l'OMC depuis 1995, pour démanteler les politiques nationales d'autosuffisance alimentaire, baisse des prix de soutien intérieurs, découplage des aides agricoles de la production, mise en jachère des terres, quotas de production (lait)... ouverture des marchés agricoles.
1- La crise alimentaire
Les stocks de denrées alimentaires ont fondu et les prix, sur le marché, ont explosé. Les prix des céréales, des huiles végétales, du lait, des aliments de bétail ont plus que doublé en quelques années, et même en quelques mois pour ce qui est du riz. Les pays pauvres, qui n'ont pas de pétrole à exporter, font face à une crise alimentaire sévère, à des émeutes de la faim. C'est le retour « aux guerres des farines », qui ont marqué l'Europe des XVIIIe et XIXe siècles et conduit, à l'exception du Royaume-Uni, à la défaite du libre-échange agricole. Jusqu'en 1995, l'agriculture sera exclue de toutes les négociations commerciales (GATT). Il est probable, compte tenu des dégâts causés, aujourd'hui, par les politiques de l'OMC, que soit encore affirmée la spécificité de l'agriculture pour la sortir de la poursuite des négociations commerciales du cycle de Doha. Si les pays exportateurs, USA, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, Union européenne, ont évidemment le droit de réduire leur soutien à l'agriculture, de supprimer les aides à l'exportation, de réduire la production d'excédents exportables, ils n'ont, par contre, aucune légitimité à imposer le même régime, les mêmes réformes aux pays déficitaires, globalement aux pays du Sud. L'entrée à l'OMC est en effet conditionnée par l'adoption des politiques agricoles décidées par les pays industrialisés du Nord qui veulent pénétrer davantage les marchés des pays du Sud. Il faut laisser produire ceux qui peuvent le faire au moindre coût, les plus compétitifs. W. Bush (encore lui), dans son rapport au Congrès américain en 2005, en a défini la philosophie : « on ne doit pas produire ce que l'on peut acheter moins cher, ailleurs. » C'est la règle qui doit organiser les marchés et les politiques agricoles.
2 - La soumission au marché
C'est ce que recommande l'économiste en chef du groupe de la Banque mondiale à la Tunisie (dans un article publié par la revue Nawafid Maghreb 2007) ; mais cela s'applique évidemment, tout autant, à l'Algérie. En substance, il écrit, « abandonnez la culture du blé, la production du lait, ce n'est pas compétitif, faites des fruits et des légumes ». Autrement dit, ne faites rien, vous n'êtes pas compétitifs et attention aux tricheries ! Pas de subventions déguisées, d'obstacles au commerce ou autres subterfuges qui pourraient fausser la concurrence. L'OMC s'est instituée en tribunal auprès duquel vous pouvez obtenir des sanctions contre les tricheurs. L'Algérie a ainsi réformé sa politique agricole pour se conformer aux règles de l'OMC : baisse des prix réels garantis à la production, ouverture des marchés, réforme des modalités de soutien à l'agriculture. Elle a bloqué les prix à la production des céréales, blé dur, blé tendre et orge, à leur niveau de 1995. Pour se rapprocher des prix mondiaux à l'importation. Ce qui correspond à une baisse réelle de plus de 70%. Dans le même temps, elle augmentait le prix des matières agricoles, des engrais et autres facteurs de production. En d'autres termes, cette politique des prix a eu pour effet de réduire fortement la rentabilité de la culture des céréales qui, rappelons-le, occupe 85% des superficies labourables du pays. Tout le dispositif de l'OMC a été pensé sur l'hypothèse de prix domestiques supérieurs aux prix mondiaux et la nécessité de baisser ces prix pour les aligner sur les prix mondiaux. Le retournement des marchés et la forte hausse des prix obligent à revoir la copie de l'OMC. Les prix internes, domestiques, sont désormais inférieurs aux prix mondiaux, ce qui devrait accréditer à nouveau les soutiens par les prix dans les pays déficitaires. Les Tunisiens ont déjà annoncé une hausse très importante des prix à la production : 55 DA tunisiens le quintal de blé dur, 45 le blé tendre, 40 pour l'orge, soit, en dollars, respectivement, 400 dollars la tonne pour le blé dur et 350 pour le blé tendre. Le gouvernement algérien a décidé d'attendre la récolte prochaine pour réajuster les prix, espérant sans doute, que d'ici là, les prix mondiaux baisseront et qu'il aura moins à payer. L'échec des politiques de l'OMC annoncent le retour aux politiques nationales d'autosuffisance. En clair, cela signifie : soutien accru à la production agricole, protection extérieure, système des prix agricoles indépendants des prix à l'importation. Cette nouvelle politique, il faut l'élaborer, la mettre en œuvre avec les paysans, les sensibiliser à la question de la sécurité alimentaire nationale. Auparavant, il faudra convaincre les fractions bureaucratiques dirigeantes de la très grande précarité de notre futur alimentaire et de l'inanité des politiques de l'OMC. On ne peut appliquer les mêmes règles à des économies parvenues à des stades inégaux de développement. L'auteur est economiste


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