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Sachets, jouets, pots de crème, cuillères… : Le plastique menace la santé publique
Publié dans El Watan le 05 - 07 - 2008

A défaut d'interdire l'emballage en plastique, ce qui, il est vrai, constitue une entreprise techniquement ardue et financièrement complexe, les pouvoirs publics ont préféré partir en croisade contre le sachet noir. Mais force est de constater, aujourd'hui, que son interdiction a donné des idées aux transformateurs qui se sont vite mis… à la couleur ! Dès lors, la nature a pris des couleurs, et comme ses fabricants se recrutent souvent dans la filière de l'informel, les préceptes de confection des sachets, notamment la traçabilité, sont bafoués, et par voie de conséquence, sa nocivité sur la santé des Algériens reste bien réelle. Et au bout du compte, la fabrication informelle du plastique est devenue un véritable filon menaçant sérieusement notre santé et notre environnement. Le danger est d'autant plus inquiétant quand on sait également que nos enfants tripotent constamment des jouets en plastique extrêmement contaminants ou dégustent une glace dans un pot fabriqué à partir de… batteries de véhicules usagées !
Le polyéthylène (extrait du pétrole), qui entre dans la constitution des sachets plastiques, a été inventé dans les années 1930 et son utilisation s'est généralisée dans les magasins durant les années 1970. Or, cet emballage alimentaire s'est avéré, avec le temps, néfaste pour l'environnement en raison de sa longue durée de vie variant entre 100 et 1000 ans, selon les experts ! Un sac ou une bouteille en plastique, dont le temps de biodégradabilité est d'au moins un siècle, font partie de ces déchets dont il est difficile de se débarrasser facilement, et dont l'impact sur la santé et l'environnement est lourd à supporter.
En France, 17 milliards de sacs plastiques sont utilisés par les consommateurs ; en Angleterre, c'est une affaire de 8 milliards de sacs, alors qu'en Chine, la quantité des sacs utilisés serait de l'ordre de 2 milliards d'unités. Les chiffres diffèrent d'un pays à l'autre, en fonction, évidemment, des mesures prises par chaque Etat pour réduire leur utilisation en les substituant notamment par le sac en papier recyclé, comme c'est le cas en Chine, à Taiwan ou en Irlande. En Algérie, en l'absence de données exhaustives, le sac plastique est non seulement largement utilisé dans tous les commerces, mais il est quasi impossible d'avoir une idée sur le nombre d'unités servant à emballer les courses les plus variées des consommateurs. En effet, si sous d'autres cieux le sac plastique est pratiquement banni, dans notre pays, le problème se résume, pour l'heure, à une simple affaire de couleur.
En déclarant la guerre au sachet noir, et en mettant au point une réglementation coercitive relative au contrôle de la conformité des sacs plastiques destinés à emballer des aliments, les décideurs n'ont pas, par contre, interdit leur emploi. Le combat, qu'a décidé de mener le gouvernement algérien, s'inscrit pour l'instant dans un cadre se limitant strictement à la normalisation de la fabrication des sachets plastiques, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur. Autrement dit, les producteurs de sachets plastiques, devant contenir des denrées alimentaires, sont tenus de les fabriquer à partir de matière première vierge de propylène non recyclé, non régénéré, non déclassé et destiné à la production de film pour contact alimentaire. De même, les encres utilisées pour l'impression de motifs, de mentions ou de sigles ne doivent pas contenir des substances chimiques toxiques comme le plomb, le cadmium, le mercure ou l'arsenic, lesquels peuvent provoquer des intoxications, des convulsions, des encéphalopathies ou encore un arrêt cardiaque.
Le noir détrôné
Le fameux sachet noir, principal « instigateur » des mesures prises par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, contient justement ces éléments toxiques dont la dangérosité sur la santé publique et ses effets néfastes sur l'environnement ne sont plus à démontrer. Mais en dépit de cela, et nonobstant le décret exécutif n° 04-210 du 28 juillet 2004 définissant « les modalités de détermination des caractéristiques techniques des emballages destinés à contenir directement des produits alimentaires ou des objets destinés à être manipulés par des enfants », le sachet noir continue, néanmoins, à être utilisé dans le commerce. La « traque », menée depuis deux ans par les services concernés, semble certes avoir réduit quelque peu son utilisation, mais dans certains commerces, il a encore de beaux jours devant lui. Certains commerçants estiment, à ce titre, que « tant que le sachet noir sert à emballer des produits non alimentaires, il ne représente aucun danger ». Au même titre d'ailleurs que les sachets plastiques en couleur (marron, mauve, bleu, jaune, à rayures…) dans lesquels on nous emballe pain, fruits et légumes et autres denrées alimentaires. Ces sacs en couleur ne comportent aucun marquage, aucun sigle ni logo, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur.
Outre sa fabrication à partir d'une matière première vierge, le sachet plastique alimentaire ne doit pas, faut-il le signaler, contenir des additifs en vue d'augmenter son opacité à l'exception du dioxyde de titane qui donne au sachet une couleur blanche laiteuse, et doit impérativement comporter la raison sociale, l'adresse, les coordonnées du fabricant, le numéro du lot, la date de fabrication, le logo du fabricant et / ou de l'importateur et le sigle d'alimentarité du produit. Au demeurant, tout sac plastique qui n'est pas de couleur blanche et dénué de système de traçabilité n'est pas réglementaire ! Selon M. Djena, cadre à la direction de l'environnement de la wilaya de Constantine, « toute couleur en dehors du blanc est suspecte et tout sachet plastique en couleur est banni ». Pourtant, dans chaque commerce de la ville, dans les marchés, les supérettes et même dans les boulangeries, les sacs en couleur non conformes sont numériquement majoritaires par rapport au sac blanc réglementaire. Cela dit, il existe aussi des sachets blancs non conformes, parce qu'ils ne comportent aucune indication ni traçabilité. Interrogés, à ce propos, certains consommateurs reconnaissent ne pas faire attention à la conformité du sachet plastique à condition que ce dernier ne soit pas noir. Le problème se pose aussi pour les sachets de congélation, d'autant que ces derniers ne comportent aucune indication de conformité, alors qu'ils sont utilisés dans tous les ménages. A ce titre, il faut savoir que seuls les sachets transparents sont réglementaires puisqu'ils ne contiennent ni colorants ni additifs. Ceux de couleur, jaune généralement, sont donc à éviter, nous dit-on.
Les brigades pluridisciplinaires, composées de représentants des directions de l'environnement, du commerce, de l'énergie et des mines, des services de sécurité et de l'APC de Constantine, opèrent, chaque semaine, des contrôles au niveau des différents commerces et marchés de la ville et procèdent à chaque sortie, nous dit-on, à la saisie de sachets plastiques non conformes, mais l'emprise tentaculaire de l'informel est tellement insidieuse que malgré les saisies et les opérations de contrôle effectuées, les sachets non réglementaires régénèrent, en permanence, à la faveur de l'impunité dont jouissent certains transformateurs de plastique.
L'informel et ses complices
A cet effet, l'on apprendra auprès de la direction de l'environnement de la ville du Vieux rocher que les sorties effectuées par les services concernés ont permis de saisir, entre le 1er janvier et le 22 avril 2008, 44 kg de sachets plastiques suspects, soit 16 700unités, alors qu'en 2007, la « récolte » s'est élevée à plus de …100 kg ! « Nous n'avons pas de producteurs à Constantine. Ces sacs plastiques proviennent de Sétif et de Bordj Bou Arréridj, véritables plaques tournantes de l'informel. Il y avait auparavant un Chinois qui fabriquait des sachets non conformes ; il s'est installé à Sétif au niveau de la zone industrielle de Mezloug après la fermeture de son usine en 2006 à cause, justement, de la non-conformité de ses sachets », nous précise-t-on à la direction de l'environnement. Selon d'autres sources, il semblerait que la production de sacs plastiques non réglementaires soit l'œuvre de quelques « gros poissons » implantés, laisse-t-on entendre, au niveau de la zone industrielle de Mezloug, et qui bénéficieraient de « certaines complicités ». A cet effet, l'on apprendra que le ministère de l'Environnement a été saisi, à ce sujet, par les autorités compétentes, mais, pour le moment, aucune sanction ne semble avoir été prise à leur encontre. Partant, l'on s'interroge pour quelles raisons ces producteurs irrespectueux de la loi continuent d'inonder le marché constantinois et autres de sacs non conformes sans être le moins du monde inquiétés ?
Rassurant, pour sa part, M.Djena estime qu'« en deux ans d'application de la réglementation, il y a une nette amélioration de la situation, vu les saisies opérées chaque semaine ». Et d'ajouter : « Nous avons également constaté une prise de conscience chez les citoyens, lesquels doivent justement refuser que les commerçants leur emballent des denrées alimentaires dans des sachets non conformes. » Cependant, tant que la réglementation est encore ignorée par certains producteurs qui utilisent des matériaux recyclés provenant d'emballages ayant préalablement servi au conditionnement de diverses substances toxiques, la santé des consommateurs restera menacée à cause de ce que les experts qualifient de « migration des substances nocives du sachet vers la denrée alimentaire », à l'exemple de l'arsenic contenu dans le sachet noir notamment, et que l'on présente comme étant cancérigène. Sur le plan environnemental aussi, la facture risque d'être lourde : non biodégradable, le sachet plastique contribue à asphyxier les arbres, à enlaidir les villes, à obstruer les avaloirs et à dégrader les milieux naturels. Les répercussions des sachets plastiques sur les écosystèmes sont, estiment les écologistes, considérables.
Les sachets usagés éparpillés dans la nature sont récupérés, avant d'être enfouis et « cela n'a aucun impact sur l'environnement et c'est le seul moyen de les éliminer », nous confie-t-on à la direction de l'environnement de Constantine. Quant à l'éventualité d'utiliser des sacs en papier, l'on nous répondra que cela représente une entreprise ardue, d'autant que les sacs en papier sont plus coûteux. Aux dernières nouvelles, l'on apprend que la wilaya de Constantine compte prochainement pondre un arrêté interdisant les sachets en couleur. Seront uniquement tolérés les sacs blancs portant, bien évidemment, la mention « alimentaire » et tous les renseignements exigés sur le fabricant. Une petite révolution salutaire en attendant, un jour, que l'Algérie se mette à l'heure du…Rwanda où le sachet plastique est tout simplement totalement interdit !


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