DAMAS - La Syrie a démenti mardi apporter un soutien militaire au régime libyen de Mouammar Kadhafi en proie à une révolte populaire qui s'est transformée en guerre civile meurtrière. "Nous n'appuyons militairement aucune des parties. Nous parlons d'une solution diplomatique avec un cessez-le-feu" entre les forces pro-Kadhafi et les insurgés, a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem lors d'une conférence de presse commune avec son homologue espagnole Trinidad Jimenez. M. Mouallem a démenti "les rumeurs et informations sur un soutien militaire à la Libye. Nous ne prenons pas parti en faveur d'une partie ou d'une autre", a-t-il dit. "L'information sur l'envoi d'un bateau (plein d'armes) du port de Tartous (ouest de la Syrie) vers la Libye est sans fondement", a poursuivi M. Mouallem. Il a nié également que "des aviateurs syriens aient participé à des raids contre les régions de l'est de la libye", tenues par les insurgés. Mais, M. Mouallem a exprimé la "profonde inquiétude" de la Syrie par rapport aux évènements en Libye. "Nous sommes extrêmement inquiets (...) pour le peuple libyen, par le sang qui coule et les destructions. Nous voulons que la raison prévale, qu'un cessez-le-feu soit décrété et que le dialogue s'ouvre entre les frères en Libye", a-t-il poursuivi. M. Mouallem a répété que son pays était "opposé à toute intervention militaire étrangère dans les affaires de la région". "Les expériences en Irak, au Soudan, au Liban, à Gaza sont douloureuses et dangereuses", a-t-il dit. La Syrie et l'Algérie avaient émis des réserves à la décision de la Ligue arabe prise le 12 mars en faveur d'une zone d'exclusion aérienne en Libye. Damas craint qu'une telle décision n'ouvre la voie à une intervention militaire étrangère, avait expliqué le délégué syrien.