La seule en Afrique, l'école de la propreté a été créée le 27 janvier 2007 à Bologhine à Alger en coopération avec l'école de la propreté de Paris et ce au terme d'un accord d'amitié signé le 14 janvier 2003. Cette institution a pour objectif de préparer techniquement les agents de nettoiement intervenant sur la voie publique ainsi que les gestionnaires et autres chefs de services. Comme elle aspire à faire valoir les droits et les obligations de chaque travailleur pour une meilleure relation de travail. « L'établissement forme les agents chargés de la collecte, du tri et du nettoiement selon le savoir-faire parisien en matière de propreté urbaine (formation de formateurs, modes de gestion, élaboration des cahiers des charges pour les prestataires, techniques de nettoiement et de collecte). 2610 agents de propreté ont été formés depuis son inauguration » affirme Zahia Yaker directrice de l'école. S'étalant sur deux semaines, la formation, théorique et pratique, porte essentiellement sur la prévention des maladies et des accidents de travail, la communication avec le citoyen, droits et obligations ainsi que la gestion des déchets. En tout, neuf modules sont enseignés par des enseignants formés par des experts français. Il s'agit de : droit et règlement intérieur, communication et sensibilisation, balayage, lavage, gestion des déchets, gestion de décharges, maladies professionnelles et accidents de travail, gestes et positions. « Certains des modules ont été adaptés à la réalité du terrain » explique Mme Yaker tout en assurant qu'une « nette amélioration a été constatée sur le terrain depuis le début de notre projet, le rapport de nos agents avec leur métier et avec les citoyens a évolué. Cela garantit une meilleure hygiène de la capitale si ce n'est l'incivisme de certains » a-t-elle indiqué. « Chacun est responsable de l'hygiène de la ville et se doit de respecter certaines consignes essentielles comme par exemple sortir ses ordures entre 19h et 21h ou encore mettre les ordures à l'intérieur des bacs ». Mme Yaker en projetant un film sur la collecte des ordures destiné à corriger les gestes et attitudes des agents de Netcom, nous fait remarquer la présence de gros morceaux de pain mélangés aux ordures ménagères. Elle témoigne même de l'attitude de certains habitants usant de gestes incongrus car, le bac à ordures se trouve à quelques mètres de leurs immeubles. L'HYGIÈNE EST UN COMPORTEMENT Lors de notre passage à l'école de la propreté de Bologhine, trois agents suivaient assidûment un cours sur les droits et le règlement intérieur. L'enseignante, Mme. Zeggan, DRH à Netcom, très à l'aise, explique les droits et les obligations de l'agent à l'égard de son entreprise et de la société. Parmi les stagiaires Moncif de Gué de Constantine. Agé de 20 ans, ce jeune a choisi Netcom pour entamer sa vie professionnelle. Belhabbes de Boudouaou, un ancien maçon et Djeffour de Saoula ont également opté pour cette entreprise de nettoiement. Ils sont la preuve palpable du rajeunissement de la main d'oeuvre et de l'arrivée grandissante de personnes issues des grandes villes et ayant un niveau d'instruction appréciable. « Avec les avantages qu'offre Netcom, beaucoup de jeunes au chômage postulent pour des postes d'agents, il existe même un étudiant en magister qui travaille la nuit et étudie le jour. Les mentalités commencent à changer et c'est tant mieux » dit la directrice de l'école. Une fois la semaine théorique achevée, la formation pratique est lancée sous l'œil de l'encadreur. L'école de la propreté a également organisé plusieurs journées de sensibilisation au profit des enfants sur la préservation de l'environnement. « Nous essayons de sensibiliser le citoyen sur le rôle qu'il doit jouer dans la préservation de l'environnement à travers l'enfant qui est plus réceptif notamment pour ce qui concerne le tri sélectif. Une opération pilote a été lancée dans trois communes mais le citoyen n'a pas suivi puisque dans les bacs aux couleurs très différentes on y a retrouvé des ordures ménagères et autres produits hétéroclites » regrette la directrice de l'école. Dans cette démarche de sensibilisation, un club vert a été créé en 2009. Parmi les actions menées dans ce cadre, on cite la plantation de 150 arbres au Centre d'enfouissement technique (CET) de Ouled Fayet.
