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Le grand retour
Médecine traditionnelle
Publié dans Horizons le 30 - 03 - 2012

La médecine alternative est celle qui utilise des techniques et des méthodes que la médecine scientifique ne reconnaît pas. Pourtant, de plus en plus de malades se sont tournés vers cette thérapie vieille comme le monde. L'engouement particulier qu'elle connaît est encouragé par l'ouverture d'un grand nombre de magasins spécialisés dans la vente d'une panoplie d'herbes et de formules toutes prêtes à utiliser pour soulager, voire pour guérir, à terme, des maladies « que les grands laboratoires de recherche scientifique ne sont pas arrivés à découvrir », pensent les adeptes de la médecine traditionnelle. Des guérisseurs ont ouvert des boutiques et parfois leurs maisons pour recevoir les clients.
ENTRE CHARLATANISME ET ACTIVITE À REGLEMENTER
Mais qu'en pensent les médecins ? Eux qui ont passé des années à étudier la médecine dans les facultés ? Certains rejettent carrément et simplement cette pratique qu'ils jugent « dangereuse » car non basée sur des études empiriques. Ils préviennent contre les éventuels risques liés à l'usage de ces plantes qui peuvent nuire à la santé au lieu de lui apporter réconfort. « J'ai eu des cas, des diabétiques à l'insuline, qui ont pris des tisanes à base de plantes et qui se sont retrouvés dans le coma », prévient Dr Fethi Benachenhou. Cette méthode est contraire à la science car la médecine évolue chaque jour et des milliards de dollars sont dépensés dans la recherche aux Etats-Unis et ailleurs. « Pourquoi tous ces efforts de recherche si réellement ces thérapeutes -qui prétendent guérir des maladies jusque-là incurables- détiennent des solutions miracles ? », s'interroge-t-il.
« Les Américains seraient les premiers à opter pour ces techniques, non onéreuses de surcroît, si vraiment elles sont efficaces », affirme Dr Benachenhou, expliquant que « la médecine ne se limite pas uniquement au traitement, c'est d'abord et avant tout, dira-t-il, un bon diagnostic ». Cette pratique est, d'après lui, une condition de temps et de lieu et c'est ce qui caractérise l'Algérie actuellement. « Elle relève carrément du charlatanisme et est dictée par l'ignorance des gens ».
L'autre facteur non moins important ayant engendré ce phénomène rampant, selon lui, c'est la paupérisation de larges pans de la société. « Beaucoup de familles n'arrivent pas à acheter les médicaments parce qu'ils coûtent trop cher. Ils ont donc trouvé en ces plantes un palliatif tout indiqué mais qui n'est pas sans danger », assure le médecin. Le marché est maintenant ouvert et « comme on achète les produits chinois de moindre qualité parce qu'ils sont à la portée des bourses modestes, l'on achète également des produits pour se faire traiter au moindre coût », avoue ce praticien qui impute le recours à la médecine parallèle à l'érosion du pouvoir d'achat de beaucoup de citoyens. Pour Dr Benachenhou, un remède ne peut pas être détenu par un seul thérapeute, « il est important, dit-il, que l'action ou la connaissance scientifique soit à la portée de tous les praticiens.
Une rhinite allergique, par exemple, doit être soignée par tous les médecins du monde et ne peut pas être l'apanage d'un seul médecin. L'acte scientifique ne doit pas être un secret. « La médecine repose, explique-t-il, sur une démarche scientifique basée sur des tests, des radios et des anlyses. Même dans la religion, puisque cette méthode a une consonnance religieuse, on doit toujours se référer à la science ». Et puis, ajoute-t-il, « il est des plantes qui attaquent les reins, le foie, le cerveau ou qui donnent l'allergie, pour ne citer que ces désagréments. Parfois, il en résulte des atteintes définitives des reins et le seul traitement, c'est la dialyse et pas autre chose », précise-t-il. En d'autres termes, une insuffisance rénale constante, selon lui, ne peut être soulagée que par la dialyse, c'est là une donnée scientifique irréversible qui requiert un consensus de tous les praticiens. Au lieu de parler de médecine traditionnelle, il faut plutôt parler de bonne formation des médecins et d'un bon diagnostic, fait-il savoir. En médecine, argumente le praticien, il y a des statistiques. Si sur 1.000 malades traités, 99 ont guérri, on peut dire que le traitement est efficace. « La science est parfaite comme le soleil qui brille », dit-il pour illustrer la transparence des recherches scientifiques et des technologies de pointe. Par contre, la médecine alternative « se pratique de manière anarchique, voire aléatoire et ne repose sur aucune assise scientifique », dit-il.
Le docteur Oulmane Djamel, président de l'association « Primage », quant à lui, ne rejette pas totalement la médecine alternative car, selon lui, les herbes sont la base de la pharmacie. « Toutes les plantes qui contiennent des principes actifs agissent sur le corps humain. On les prenaient sous forme de tisane. A l'origine, la pénicilline était une moisissure. Donc, il y a du vrai en ce que la médecine par les plantes peut aider à soulager, mais à condition de démontrer cela scientifiquement », dit-il, en ajoutant, « les pouvoirs publics devraient évaluer et réhabiliter cette pratique traditionnelle si son efficacité est prouvée pour aider à renforcer la santé des citoyens. Néanmoins, ces agents auxilliaires ne devront, en aucun cas, exercer sans connaissances de leur domaine ». Une intervention énergique des pouvoirs publics s'avère nécessaire parce qu'il y a risque de dérapage et c'est le citoyen qui en pâtit en définitive. Le secteur des affaires religieuses devrait, selon lui, être le premier à dénoncer le charlatanisme et l'escroquerie par la sensibilsation des gens dans les mosquées. Etant donné que cette pratique a une connotation religieuse, les gens s'y engouffrent facilement dedans. En dehors d'un encadrement réglementé et contrôlé, il y a risque de dérives, d'après ce praticien.
Pour B. Akila, médecin généraliste, « les remèdes à base de plantes ont montré, depuis des millénaires dans plusieurs cas cliniques, des résultats très satisfaisants et ont permis de soigner des maladies de manière définitive. Selon elle, la médecine naturelle était pratiquée depuis des siècles par des peuples et des tribus d'origines différentes. Ceux-ci ont découvert des mélanges et des ingrédients très bénéfiques pour l'organisme et pour l'entretien de la santé.
Seulement, les recherches scientifiques et les technologies de pointe ont développé et raffiné ces remèdes pour les rendre plus efficaces en apportant un plus grand confort.
PHYTOTHERAPIE OU MEDECINE, LES MALADES NE CHERCHENT QU'À ÊTRE SOULAGES
La force de conviction avec laquelle l'on présente « les miracles » de la thérapie par les plantes incite des malades desespérés à l'utiliser. En effet, ils sont maintenant des milliers de personnes à se rendre chez ces thérapeutes en quête d'une plante médicinale ou des composants naturels qu'on combine pour produire des remèdes qu'on dit « capables de guérir définitivement ». Les malades qui ont recours à cette thérapie sont de plus en plus nombreux, à en croire les herboristes et autres thérapeutes spécialisés dans le traitement par les plantes, la hidjama, et la roquia. Lassés par « les médiaments qui ne guérissent pas », beaucoup de malades se sont tournés, en effet, vers la nature estimant : « Qu'au moins les plantes n'ont pas d'éffets négatifs sur notre corps quand elles ne nous guérissent pas. » Cet argument est avancé par la majorité des malades qui ont pris pendant des années des médicaments sans que leur état de santé ne s'améliore outre mesure.
C'est le cas de cette dame sexagénaire souffrant de rhumatisme articulaire qui dit avoir retrouvé sa santé après quelques séances de massages et de tisanes à base de plantes. Influencés par les mass média et ce qu'elles diffusent comme informations relatives aux miracles que produisent les remèdes de la médecine alternative pour luter contre la maladie ou la guérir carrément, ils sont maintenant de plus en plus nombreux ces malades qui optent pour les vertus des plantes. Ce grand retour à la nature est véhiculé, en effet, par plusieurs facteurs d'ordre historique ou ayant une relation avec les croyances. « La déception dont je suis frappé en quittant le cabinet du médecin, m'a poussé à chercher refuge dans des alternatives médicales différentes. Le médecin est trop occupé pour se donner le temps nécessaire à diagnostiquer mon mal et me prescrire le médicament adéquat », pense un patient rencontré chez un herboriste.
« Exténué par les rechutes, j'ai préféré choisir une approche plus humaine et sans effets secondaires », déclare ce malade souffrant de rhumatisme articulaire.
Les avis des utilisateurs des médecines douces sont divergents. Pour les uns, elles ne viendront jamais à bout de maladies graves mais elles peuvent certainement soulager bien des souffrances et apprendre à l'être humain combien il est vital pour lui de faire corps avec son milieu. C'est en quelque sorte une forme de désintoxication, un retour à la nature qui dans bien des cas est d'une efficacité formidable, pense-t-on.


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