Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a qualifié jeudi à Baghdad, le sommet arabe d'« important » puisqu'il est intervenu suite aux changements enregistrés dans plusieurs pays arabes. « Le dernier sommet arabe a été organisé en 2010 à Syrte (Libye) et depuis lors, aucune autre rencontre des chefs d'Etat et gouvernement arabes n'a été tenue », a fait observer M. Medelci, précisant que durant ces deux dernières années, le monde arabe a connu des « mutations importantes ». Dans une déclaration à la presse, en marge du sommet arabe, le ministre a estimé qu'il était « judicieux » de renouer avec le cycle régulier des sommets de la Ligue arabe, ce qui permettra d'aborder les questions intéressant le monde arabe. Le sommet de Baghdad a, selon lui, permis aux dirigeants arabes de se retrouver et d'aborder les questions soulevées depuis de nombreuses années dont « la solidarité à la Palestine et à tous les pays qui, dans le cadre de ce qui est appelé le « printemps arabe », sont en train d'opérer des mutations nécessitant le soutien d'autres pays arabes, comme c'est le cas du Yémen, de la Libye et de la Tunisie ». Sur la question syrienne, le ministre a rappelé que les médiations menées actuellement par Kofi Annan, envoyé spécial du SG de l'ONU en Syrie, étaient à l'origine arabes, relevant quelques avancées lors de ce sommet. Il s'agit notamment de l'accord du gouvernement syrien quant aux six points proposés par Kofi Annan. « Pour que ces six points soient pris en charge, il faut que le gouvernement syrien respecte ses engagements. Il faut aussi et surtout que toutes les parties participent à la mise en œuvre du plan de médiation, notamment celles qui aujourd'hui - opposition armée ou libre ou tout mouvement armée - interviennent en Syrie », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne. M. Medelci a ainsi estimé que cette démarche ne peut aboutir que si tout mouvement armé s'inscrivait dans la démarche visant à arrêter la violence et se soumettait aux exigences d'un mécanisme de surveillance, prévu dans le cadre des six points. « Cette démarche est à même de préparer un dialogue entre le gouvernement syrien et l'ensemble des volets constitutifs de l'opposition syrienne », précise-t-il. Au sujet de la réforme de la Ligue arabe, initiée en 2005 lors du sommet d'Alger, le ministre a indiqué que cette question a été abordée à Baghdad, sans qu'une décision ne soit prise, selon le ministre. « C'est un point sur lequel nous n'avons pas pris de décision, mais nous avons enregistré des avancées à ce sujet », a-t-il précisé en soulignant que l'équipe d'experts de la Ligue arabe, pilotée par M. Lakhdar Brahimi, a fait des propositions dans ce sens. M. Medelci a ajouté que d'autres propositions étaient en cours pour les valider à l'occasion du prochain conseil des ministres prévu en septembre 2012. Pour ce qui est de la Charte de la Ligue arabe, le ministre a indiqué que cette question n'a pas fait l'objet d' un débat. Il n'a toutefois pas écarté qu'elle soit abordée à la faveur de la présidence irakienne du sommet arabe. Par ailleurs, la décision de valider le statut du parlement arabe a été prise lors de ce sommet. Désormais, ce parlement ne fonctionne plus en tant qu'intérimaire, mais comme parlement de plein exercice avec un statut validé, a ajouté M. Medelci