« Akham ournessaï tamghart am urti ournessaï tadekart », (La maison qui n'a pas de maîtresse, la belle-mère, est comme la figuerie qui est sans figuier mâle), un proverbe kabyle qui en dit long de la place de l'aïeule dans la maisonnée. La femme pilier du foyer, une fois le ou les fils sont en âge de se marier, autrefois, lors de la demande en mariage, elle passe un pacte avec sa future bru. « Je te prends pour mon fils, ne me prends pas son cœur ». Et pour ne pas rester vieille fille ou rater un bon parti, la jeune fille acceptait. Elle se soumettait avant de franchir le seuil de sa nouvelle maison à ne pas régner sur le cœur de son époux et n'être que la servante. Cependant, à son tour une fois ses enfants adultes, elle imposera à sa bru la même loi de non partage « du cœur de son fils ». Le couple dominant étant les beaux-parents « tislit », la bru durant une grande partie de son existence ne sera que celle qui a épousé le fils et la mère des petits enfants. Une hiérarchie à ne pas déstabiliser si cette dernière n'a pas envie d'être répudiée.