Le tracé de la frontière et le partage des revenus pétroliers refont surface. Juba qui s'est emparé mardi dernier de Heglig, le principal champ pétrolier soudanais, menace de prendre Abyei, l'autre zone frontalière riche en pétrole. Selon la capitale sud-soudanise, cette zone et ses champs pétroliers étaient au Sud sur les cartes de 1956. Jeudi, elle a conditionné son retrait d'Heglig à un retrait des troupes soudanaises d'Abyei. Khartoum qui a perdu en juillet 2011 les trois quarts de ses réserves pétrolières au profit de Juba, s'en tient à la cour d'arbitrage qui n'a pas réglé encore la question. Elle promet de réagir « par tous les moyens » pour récupérer ses terres. « La contre-offensive promise n'a pas commencé », annonce le porte-parole de l'armée soudanaise, Sawarmi Khaled Saad. Cette montée des tensions inquiète l'Union africaine, l'Union européenne et le G8 qui ont multiplié les appels à la cessation des « combats totalement, immédiatement et sans conditions » et à « la retenue maximale ». L'Onu redoute que cette « inacceptable » occupation par le Soudan du Sud de la zone d'Heglig ne replonge les deux voisins « dans une véritable guerre ».