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Rire au bout d'une ficelle
Temporal
Publié dans Horizons le 17 - 04 - 2012


De Pinocchio à M'kidech, il y a la ficelle magique du marionnettiste et la voix du ventriloque pour entretenir un monde féerique des enfants. les cours d'écoles, jardins d'enfants s'en trouvent aujourd'hui déserts, gagnés par un vide sidéral. Des espaces jadis pleins de promesses où s'exprimaient de bizarres comédiens, enveloppés dans un accoutrement très expressif. Le Diwan El Garagouz (dialogue de marionnettes), porté sur scène par feu Ould Abderrahmane Kaki durant la révolution, s'est révélé comme première « expression théâtrale politique », embaumé dans une sémantique à éveil éducationnel. Que d'années sont passées pour laisser moisir dans des caves ou greniers ces monstres sacrés dont l'âme accrochée au bout des doigts de leurs mentors attend d'être libérée pour redonner vie à un théâtre pour enfants. Il y aura de tout temps des chiffons... font... font... trois petits tours.... Et puis s'en vont ..., une mélodie pavlovienne qui guide les premiers réflexes de l'enfant vers le théâtre. Autant dépoussiérer une culture ancestrale dans ses costumes traditionnels pour faire parler nos marionnettes. Le décalage entre adultes et enfants se confond dans un inexorable manque à gagner lucratif. La subsistance hypothétique de cet art nous vient d'un templier des arts pour enfants de Sidi Bel-Abbès, qui garde, mal gré bon gré, dans une cave d'immeuble dans le quartier de Sidi Djilali à Sidi Bel Abbès, un musée où trônent les toutes premières figures en chiffon datant de la régence ottomane d'Alger. Une véritable grotte d'Ali Baba, ce haut lieu de la marionnette qui compte plus de 300 pièces. De quoi éveiller les esprits et redonner vie aux garagouz, qui manquent tant à notre enfance. La culture théâtrale n'attend point le nombre d'années, la reconnaissance à l'enfant. Cette expression artistique de la gestuelle, du mime, et du rire font de lui le tout premier acteur de la société à concevoir l'avenir. Ils sont nés chez nous, on leur fait confiance. Tous les personnages de cire, de bois ou de paille s'alignent derrière le légendaire Boughandja, faiseur de pluie. La clémence céleste vers qui vont ses louanges d'enfants part d'une marionnette en haillons, portant l'image expressive d'un rêve plein de promesses.

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