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Le public, grand absent
Dans les dédales du salon national du livre
Publié dans Horizons le 22 - 04 - 2012

Jeudi, dix heures tapantes. Le ciel est gris. Un vent léger balaie le sol cimenté. Devant le bâtiment qui abrite ce rendez-vous culturel, il n'y a pas foule. Une poignée de jeunes attendent l'ouverture des stands. Onze heures, l'on ouvre. Le public, une quinzaine de personnes, entre et découvre un intérieur rempli d'ouvrages.
Des livres, en effet, il y en a pour tous les goûts. Les minutes s'égrènent, peu d'affluence. Il n'y a toujours pas foule, alors que les aiguilles de l'horloge indiquent treize heures. A l'exception de quelques férus du livre, à la recherche de nouvelles publications, les stands sont déserts. Surprise, Hamida Temir, enseignante de mathématiques, se dit étonnée de l'absence de visiteurs. « D'ordinaire, fait-elle observer, ce genre de manifestation attire sinon la foule, du moins les amoureux du livre ».
La diversité de livres exposés contraste avec l'absence du public, souligne-t-on du côté des exposants. Ils sont d'ailleurs unanimes à dire que cette « désertion » est à l'origine des méventes : « Cette année, nous avons remarqué que les livres se vendent plutôt peu, et 90% des visiteurs sont des enseignants universitaires et des chercheurs », explique la responsable du stand de Dhakirate Ennas Editions. Dans le même contexte, elle souligne que le peu de public qui a visité son stand a plutôt acheté des romans écrits en langue arabe. Globalement, précise-elle, « les ventes sont au dessous de la moyenne, en raison de l'absence de médiatisation, cette année, de la huitième édition du Salon national du livre ».
Cette maison d'édition qui fête ses cinq années d'existence, propose des livres de sociologie, de psychologie, en plus de livres pour enfants. Elle importe également des ouvrages d'histoire, de philosophie, en attendant qu'elle commence l'édition proprement dite. Le dépit se lit aussi sur le visage de Saddak Boukach, responsable de la maison d'éditions Dar el Yumen. Lui aussi regrette l'absence du grand public. Une situation qui s'est négativement répercutée sur les ventes.
BAISSE DES VENTES
« Cette année, souligne-t-il, les ventes ont baissé sensiblement comparativement aux éditions précédentes ». Dar el Yumen importe des livres religieux, pour enfants et des ouvrages scientifiques, médecine et informatique.
A propos des ventes, il soutient qu'il a vendu peu de livres en raison de l'absence du public. « Les ventes sont au dessous de la moyenne. Je peux dire que nous avons vendu juste quelques livres de médecine, une dizaine de livres pour enfants et aussi de gastronomie », dit-il, expliquant que cette édition est marquée par l'absence de visiteurs. Mohamed Aïchaoui, responsable du stand de l'Office des publications universitaires (OPU) affirme, pour sa part, qu'il n'y a pas foule cette année. « A mon avis, cela est dû à l'absence de médiatisation de cette manifestation », estime-t-il. En ce qui concerne les ventes, il dira que celles-ci ont sensiblement chuté cette année, par rapport à celles réalisées lors des précédentes éditions.
S'agissant des nouveautés, il soutient que l'office en question a édité des livres en économie, histoire et psychologie, destinés notamment aux étudiants et aux chercheurs.
Par ailleurs, il estime que le niveau intellectuel des étudiants a sensiblement baissé ces dernières années. Sur ce point précis, il dit constater que la majorité des étudiants ne lit plus comme avant et accorde de moins en moins d'importance à la lecture. « Je me rends compte de plus en plus que les étudiants se contentent juste de lire les livres qui font partie du programme, sans jamais penser à s'intéresser d'autres ouvrages qui leur permettront d'acquérir une bonne culture générale », regrette-t-il.
De création récente, Synopsis est une maison d'édition qui brasse large. Elle s'intéresse à tout ce qui touche à la littérature et à l'histoire de la Kabylie. D'ailleurs, dans le stand, les livres parlant des noms ayant marqué de leur talent la chanson kabyle, côtoient ceux qui décortiquent la vie des auteurs originaires de Kabylie.
Djamel Makour explique que, pour l'heure, « Nous n'éditons pas encore, mais cela ne nous a pas empêché de diffuser des livres publiés par d'autres maisons d'édition. Nous diffusons également des livres pour enfants et des ouvrages scientifiques », affirme-t-il, tout en précisant, lui aussi, que cette année, le public est le grand absent.
IL FAUT DES ESPACES CULTURELS
Le patron de Belles-Lettres Editions, l'écrivain Tarik Djerroud, ne manque pas, lui aussi, de mettre en avant la baisse vertigineuse des ventes. Tout en affirmant qu'il s'intéresse à la « littérature généraliste », il déplore le peu d'engouement du public qui entraîne la baisse de la promotion du livre. « Il fallait s'y attendre, si vous constatez que peu de personnes s'intéressent au livre. » A son avis, la création d'espace de rencontres qui seront une sorte de trait d'union entre l'écrivain et ses lecteurs est plus que nécessaire, si l'on veut vraiment promouvoir le livre, voire la littérature », explique-t-il. « Etre éditeur ou écrivain n'est pas une sinécure, parce que ce ne sont pas des métiers rentables », dit-il, avant d'ajouter que l'écrivain ne doit pas, pour autant, déserter le champ culturel. L'œuvre romanesque à ses yeux, doit être le miroir de la société. « L'auteur doit axer ses romans sur les problèmes auxquels ses concitoyens font face », soutient-il. Au sujet de ses projets d'écriture, l'écrivain donnera rendez-vous à ses lecteurs en janvier prochain. « Je compte publier début 2013 un recueil de chroniques, dont les bénéfices seront versés à une jeune fille souffrant d'une maladie grave. Il s'agit, en réalité, d'un ensemble d'articles que j'ai publié dans la presse nationale.
Enfin, il précise qu'il édite tout ce qui concerne la littérature, étant donné qu'il est lui-même écrivain et amoureux des belles lettres. La responsable du stand de la maison d'Editions Dar Tahadi se dit déçue de l'absence du public, alors qu'elle s'attendait à une affluence record comme c'était le cas lors du Salon international du livre. « Cette année, on n'a pratiquement rien vendu, à cause de l'absence du public. Il me semble que le manque de médiatisation est à l'origine de la faible affluence », déclare-t-elle tout de go. Soulignons que cette jeune maison d'éditions est éditrice de manuels parascolaires et importatrice de livres pour enfants. Selon la même responsable, Dar Tahadi a pris la décision de se spécialiser dans le livre pour enfants, d'une part, pour mettre entre les mains des écoliers des outils pédagogiques qui les aideront à perfectionner leur faculté cognitive, et d'autre part, parce que ce créneau est pas ou peu exploité.
L'absence du public à la huitième édition du salon national du livre a quelque peu terni l'image de cette manifestation, soutiennent les exposants. Ce rendez-vous culturel suscite-t-il moins d'enthousiasme ? D'aucuns pensent que le manque de médiatisation est à l'origine du peu d'affluence qu'a enregistrée cette manifestation. D'autres, en revanche, estiment que cela est la résultante du manque de culture du livre dans notre pays. Hamid Katir, enseignent de littérature anglaise, estime que c'est d'abord à l'école qu'il faut apprendre aux écoliers à lire et, surtout, à aimer le livre. « C'est la troisième fois que je viens, et je constate à chaque fois que les stands sont pratiquement vides, ou qu'ils sont visités par une poignée de personnes, généralement des enseignants et des chercheurs. J'ai vu peu d'enfants, encore moins de lycéens venir, ne serait-ce que pour satisfaire leur curiosité », constate-t-il. Beaucoup partagent le même constat. Yasmina et Karima, étudiantes en histoire, pensent que les étudiants ratent une chance inouïe. Comme vous voyez, nous avons acheté des livres qu'on n'a pas trouvés dans les librairies et, qui plus est, à des prix relativement abordables. Elles regrettent, toutefois, la non médiatisation de cette manifestation, comme cela se fait dans d'autres pays. Autre constat, la majorité des maisons d'édition présentes à ce salon n'éditent pas, mais importent des livres. Cela s'explique, selon certains responsables desdites maisons, par leur création récente. Les livres consacrés à la littérature religieuse, l'histoire, la gastronomie, les livres pour enfants se sont taillés la part du lion.


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