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Le cours de l'histoire
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Publié dans Horizons le 02 - 06 - 2012


Finie la « guerre des mémoires » ? En ce cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, le déficit de repentance ou, du moins, de reconnaissance du colonialisme génocidaire rarement vécu, verrouille le contentieux historique qui souffre dans ce qu'il a de plus fondamental : la manifestation de la vérité et rien que la vérité historique. Novembre sacrifié sur l'autel de la culture de l'amnésie, de l'occultation et de la dénaturation du cours de l'histoire : celui des valeurs fondamentales de l'émancipation des peuples, de leur droit inaliénable à une existence souveraine et à la dignité ? Un certain philosophe vampiresque, repu de guerres néo-coloniales et de drames humains, a vomi, dans ce colloque marseillais de toutes les dérives intellectuelles et morales, la sale besogne du blanchiment des crimes coloniaux pour taire l'enfer de la dépossession et de l'exploitation, de la destruction et de l'acculturation, de l'enfer concentrationnaire et de la privation totale de toutes formes de liberté individuelle et/ou collective...Proprement démoli, arguments à l'appui dans un duel épique à la loyale, par la révolutionnaire Zohra Drif, le BHL de la sous-traitance sioniste, publiquement revendiquée, se satisfait de sa douillette chronique pour fustiger, sans risques et périls, la digne représentante du novembrisme sans concession. Tapi à l'ombre des nostalgiques de l'Algérie de Papa irrémédiablement perdue, le négationnisme historique se fend sans retenue de la vision réductrice des « bienfaits du colonialisme », consacrée par la loi du 23 février 2005, et de la supériorité de la « civilisation occidentale », vantée par l'ancien ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, et assimilée à une « xénophobie d'Etat ». Tout ce passe comme si le processus de dénaturation s'invite dans l'histoire revisitée qui tend à la disqualification de la lutte libératrice dissoute dans la tentative de mettre sur un pied d'égalité la légitimité de la violence révolutionnaire et la violence coloniale illégale. Finies, donc, les horreurs de la guerre coloniale sans visage où la victimisation profite aux bourreaux et pénalise les victimes ? Tout comme dans l'épreuve destinale menée contre le terrorisme manipulé et cautionné, la « seconde guerre d'Algérie » a véhiculé la quintessence de l'ordre néo-colonial en mouvement, aujourd'hui, dans ce « printemps arabe » de la décadence et du chaos généralisé. Un ordre qui s'invente les mythes de la « mission humanitaire » qui continue sous d'autres formes la « mission civilisatrice » de triste époque historiquement dépassée. Depuis en plus poussé, le révisionnisme postule à voiler la réalité du caractère colonial et, par le truchement de la symbolique du FLN accusé de « dépassements » et de « terrorisme », renier la légitimité des peuples en lutte pour leur droit à l'indépendance, sournoisement rangé dans le registre infâme du terrorisme contemporain. Mais la faillite idéologique du système colonial mène inévitablement à l'échec inéluctable de la tentative de sa réhabilitation. La sentence est sans appel. Dans la préface à l'ouvrage intitulé « Massacres coloniaux » de l'auteur anti-colonialiste, Yves Benoît, paru en 1994, le célèbre éditeur François Maspero a démonté magistralement les mécanismes infructueux de la tendance négationniste de la pire espèce. « Il est nécessaire, écrit-il, de s'opposer à cette révision de l'histoire coloniale qui est dans l'air du temps. Un révisionnisme qui, même paré de ses plus belles couleurs kitsch des affiches Banania, n'est pas plus innocent que les autres. Il consiste à affirmer haut et fort que le passé colonial n'y est pour rien dans l'état actuel des anciennes possessions françaises. Qu'il est sans conséquences pour un pays comme l'Algérie, par exemple, d'avoir subi pendant 130 ans la négation de ses structures sociales, l'éradication de ses fondements culturels, d'avoir vécu une dissidence intérieure de tout un peuple, de n'avoir connu de l'Etat de droit que l'application de la loi du plus fort, d'états d'exception en états d'exception, d'avoir perdu un million et demi des siens. Et que le cauchemar qu'elle vit aujourd'hui est non seulement totalement indépendant de son passé, mais encore justifie ce passé, puisqu'il prouverait ainsi, historiquement l'incapacité de son peuple à s'administrer lui-même ». Le déni de mémoire se forge d'une approche partiale et partielle qui refuse à l'Algérie le traitement équilibré et équitable rendu dans le cas d'école de la « réconciliation franco-allemande », magnifiée par la poignée de main fraternelle du général de Gaulle et du chancelier Konrad Adenauer, approfondie par leurs successeurs et fêtant, ce 8 juillet, le cinquantenaire des retrouvailles du « couple mythique » de la construction européenne. « La vérité appartient aux historiens », a clamé Jean-Pierre Elkabach, dans sa conférence de presse organisé à l'Institut français d'Algérie. Qu'en est-il alors de la loi scélérate du 23 février, votée par le parlement français, mettant fin aux espoirs du « traité d'amitié » franco-algérien en gestation ? Dans ce cinquantenaire, le défi d'une histoire commune, rassembleuse et soucieuse de trancher les conflits de mémoire est toujours posé. François Hollande, le nouveau président français, marquant de sa présence au pont de Clichy la commémoration du 51e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961, fera-t-il de cet engagement politique fort un point départ pour un regard serein sur le contentieux historique ? « Un peuple est grand quand il se regarde en face et qu'il regarde l'autre en face », a judicieusement proclamé le maire de Paris, Bertrand Delanoë.

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