Jeans qui tombent aux chevilles, caleçons apparents, chaussures délacées, une mode étonnante et déplaisante a envahi les zones urbaines de l'Algérie depuis quelques années. Elle est promue par des adolescents qui n'en connaissent souvent, ni l'origine, ni la signification. Ils sont nombreux ces jeunes, et particulièrement ces adolescents à porter des jeans à la taille basse et aux couleurs délavées. Nombril apparent ou caché par un « pull » extra-moulant aux couleurs extravagantes, ces derniers se croient à l'effigie de leurs stars. Et pourtant, l'origine de ces pantalons n'est pas glorieuse. Porter un pantalon au niveau de l'aine est attribuée à la population carcérale américaine qui n'est pas autorisée à porter une ceinture où des lacets. Les raisons ? En prison, la ceinture est considérée comme étant une arme pour se suicider ou assassiner d'autres détenus par pendaison ou étranglement. Ces objets étant interdits, les prisonniers filiformes n'ont d'autre choix que de laisser pendre leur pantalon en dessous de la taille. Une fois sortis de prison, certains anciens détenus, continuent, par habitude surtout, à porter leurs pantalons ainsi. La tendance a connu un plus large engouement. C'est devenu un style grâce aux stars du Rap ont des années 1990. Les fans de Hip-hop n'ont donc fait qu'imiter ce qu'ils voyaient dans les shows et vidéoclips de leurs idoles. Par ailleurs, d'autres thèses affirment que cette « mode » est en réalité l'œuvre de certains prisonniers américains pour afficher leur homosexualité. Le drame avec ce look indécent est que les adolescents qui l'adoptent veulent se donner une image de gangsters, caïds, chef de clan, prisonniers, bagarreurs etc, ignorant que cette tendance est plutôt nuisible à leur image. Leur unique souci est de marquer leur appartenance à un groupe, une catégorie à laquelle ils s'identifient. C'est dire aussi, que cette « mode » a touché tous les jeunes, garçons et filles issus de différents niveaux sociaux ou intellectuels. Dans les quartiers populaires comme dans les endroits huppés, au niveau des centres de formation ou à la faculté, vendeur ou jeunes fonctionnaires, ils sont tous épris de cette tendance. DES SLOGANS OSES IMPRIMES SUR DES T-SHIRTS Pire encore. Le plus remarqué aujourd'hui, c'est la mode des pulls imprimés. Combien de pulls aux slogans inconvenants si ce n'est grossiers sont commercialisés au niveau des boutiques spécialisées dans le prêt-à-porter encore plus dans les différents marchés informels ? Ces articles sont très prisées par la gent féminine qui se les arrachent comme de petits pains. Sont-elles conscientes de se qui est imprimé sur leur bustes ? « Non » avouent la majorité des shoppeuses rencontrées à travers les principales artères de la capitale. Et « oui » pour celles qui s'estiment libres et « assument leur appartenance à un groupe bien déterminé ». A Alger-Centre, nombreuses sont les jeunes filles à s'exhiber avec ces genres d'accoutrement sur lesquels on peut lire Vixen (femme de mœurs légère), Nude (nue), Sow (Cochonne), Sister for sale (Ma sœur à vendre), I am easy (Je suis facile), Prostitue (prostituée), Trippler (soûl)... et la liste est encore longue. Rencontrée au niveau de la faculté d'Alger 1, Nesrine étudiante déclare : « Je ne suis pas contre la mode, mais je dis qu'on peut très bien s'habiller et être fashion sans être vulgaire tout en respectant sa culture et sa société ». « Si l'on suit de prêt la tendance des couturiers alors viendra le jour où l'on sortira tout simplement nue », a-t-elle ajouté. M. Choukri, surveillant au CEM Pasteur, a précisé que beaucoup d'étudiants ont fait l'objet de renvoi et de convocations parentales pour tenues non conformes à l'établissement scolaire. Cela revient, incombe le même responsable, à l'éducation parentale. « Les habitudes vestimentaires sont finement reliées a l'éducation parentale parce que je ne me souviens pas moi que mes parents aient eu à m'interdire des vêtements ou m'en imposer d'autres pour m'avoir tout simplement dirigés vers un style vestimentaire correct, encore une fois sans obligation ni interdiction » Ces derniers temps, nous assistons à un changement radical dans la manière dont les jeunes et adolescents s'habillent et c'est souvent un style osé genre jeans à moitié portés et déchirés, des T-shirts roses flashi, jaune criard ou mauve, de grosses paires de lunettes et des coupes de cheveux fantaisistes sans parler des artifices qui accompagnent ces vêtements comme les boucles d'oreilles et les percings et cela beaucoup se voit beaucoup plus chez les garçons que chez les filles. Il est vrai que la liberté d'expression passe aussi par le style vestimentaire comme pour les courants musicaux lancés par les rappeurs avec leurs styles ainsi que les « tecktonikeurs ». Mais est-ce que cela est culturellement acceptable dans notre société particulièrement dans la religion musulmane dont les écrits sont très clairs concernant l'interdiction aux garçons de se féminiser et aux filles de se masculiniser. La mode aura ainsi pris le dessus.