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La religion et les coutumes
Immersion dans la Kabylie précoloniale et coloniale
Publié dans Horizons le 09 - 07 - 2012

Celui à qui on doit déjà un livre sur Arezki El Bachir, vient de publier un ouvrage en deux tomes où il récapitule l'apport des hommes de la Kabylie en matière de codification du droit coutumier, de pensée religieuse qui sont des balises d'une conception de la vie et de la société ancrées, selon lui, dans la démocratie. Il y va ainsi de la Rahmaniya, un ordre religieux fondé par Sidi Abderrahmane boukabrine né vers 1725 aux Ait Smail dans la région de Boghni. Cette confrérie, dans son enseignement, privilégiait le lien national à l'affirmation purement religieuse. « Boukabrine opta pour le lien national au lieu de lui substituer des affiliations purement religieuses qui restent exclusives de toute idée de patrie et soumises entièrement à l'impulsion du vieux maître qui souvent réside à l'étranger » (p 107). Les apports d'hommes comme Hocine Ouarthilani auteur d'une relation de voyage à la fin du XVIIIe siècle, Mohand Saïd Ibnou Zekri avec sa Rissala s'inscrivent dans la même démarche. Ce dernier, qui fut nommé muphti à Alger en 1889 dans ses propositions de réforme des zaouïas notamment s'appuie sur la coutume où le pouvoir du cheikh et du tamen de village sont complémentaires mais distincts. Le livre est un condensé d'histoire, de sociologie qui essaie, en s'appuyant sur les recherches, surtout d'auteurs européens, de repérer les expressions et les canaux par où transitait cette pensée enracinée dans le monde rural. Il mettra en évidence le mépris et le désintérêt des clercs traditionnels en Orient puis leurs épigones au Maghreb à une pensée où pourtant l'attachement au pays n'a cessé de s'affirmer. Les cheikhs de Kabylie puiseront dans les valeurs traditionnelles qui, sans renier l'Islam, adopteront ses préceptes aux coutumes et intérêts de la collectivité. La problématique que pose le travail d'Adli est d'une brûlante actualité. L'Islam doit-il faire table rase des valeurs et des croyances des populations qui l'embrassent ou ménage-t-il un espace où son dogme peut coexister avec elles ?
ATTACHEMENT À LA LANGUE
« Les Kabyles ont été convaincus que ces prescriptions du fiqh ont été réfléchies pour un pays différent du leur et que la manière de vivre de ces peuples n'est pas semblable à la leur, cela quand bien même ils ont été irréprochables du point de vue du dogme des musulmans », écrit-il. A ce propos, l'auteur explique les motivations de l'exhérédation des femmes perçue encore comme une atteinte à sa dignité et un piétinement de ses droits élémentaires. Le problème qu'évite l'auteur, même s'il n'est pas l'objet premier de son propos, est de nous dire comment, à la lumière des évolutions, adapter ce droit coutumier qui ne peut plus s'appliquer à la lettre. C'est peut-être une piste qui s'ouvre à d'autres chercheurs.
Au delà du droit, du système de défense, des relations tumultueuses avec les Turcs, court en filigrane l'attachement à la langue. Le constat de Hocine el Ouarthilani atteste de sa clairvoyance. « Si un homme jouit d'une bonne réputation, s'il a une dignité élevée et s'il est attaché à Dieu le très haut, peu lui importe de contrevenir aux règles littéraires ou de maîtriser difficilement l'arabe ». Cela expliquera la démarche de cheikh Oulahbib né en 1822 dans la région de Béjaia qui tentera à la fin du XIXe siècle la transcription du kabyle en caractères arabes.
Cela va à contre courant estime l'auteur des assertions de ceux qui « considéraient la Kabylie comme une région sans tradition scripturaire en kabyle ». Toute la question est de savoir pourquoi celle-ci ne s'est pas perpétuée. Le relais ayant été pris par des lettrés en langue française comme Boulifa, Bensidera et plus tard Mammeri et d'autres. Aujourd'hui, il faut avoir ces éléments pour comprendre les récurrentes polémiques sur la transcription du tamazight.
Le livre, qui parfois donne cette impression de vouloir traiter de trop de sujets en même temps, lève le voile sur les sources du droit et les velléités de la France coloniale d'en circonscrire ou d'en interdire l'usage. Le lecteur découvrira les valeurs qui constituaient le socle de la société traditionnelle dont le mode de production économique intéressera un certain nombre de penseurs européens au XIXe siècle. On peut néanmoins déplorer que des sommités qui ont fécondé le terrain de recherches abordés par l'auteur ne soient même pas citées dans la bibliographie. Mouloud Mammeri, Youcef Nacib ou Abdallah Laroui sont pourtant des références quasi obligées en la matière. Le premier dans « poèmes kabyles anciens » et « cheikh Mohand Oulhocine » recoupe souvent les thèmes abordés par l'auteur.
Hammoudi R.
Les efforts de préservation de la pensée Kabyle - éditions l'odyssée 2012


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