Ils estiment que les Nations unies sont appelées à assumer leurs responsabilités vis-à-vis du peuple sahraoui et ce, à travers l'application urgente des résolutions des Nations unies et la reprise immédiate des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc sous les auspices de l'ONU. « L'ONU a adopté une centaine de résolutions, mais aucune d'elles n'a été appliquée », a regretté M. Lamari, à l'exemple des deux résolutions 658-691. Sur le terrain, la situation demeure inchangée, malgré les rapports des ONG ayant effectué des visites dans les territoires occupés, notamment à Layoune. Il cite le dernier en date, celui du centre Robert-Kennedy sur les droits de l'Homme, mettant en évidence la réalité accablante dans ces mêmes territoires, mais n'ayant pas été prises en compte par le Conseil de sécurité de l'ONU. Des faits occultés qui confortent, selon lui, les autorités marocaines dans leur impunité et dans leur politique pour dénaturer la lutte du peuple sahraoui et empêcher l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental. Pour les deux responsables, la violation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis interpelle l'institution onusienne sur la nécessité à mettre en place un mécanisme de contrôle des droits de l'Homme. Selon Me Ksentini, du point de vue juridique et conformément à la légalité internationale, la question sahraouie est facile et simple à résoudre. « L'ONU a une responsabilité politique, historique et morale vis-à-vis du peuple sahraoui », a souligné le président de la CNCPPDH, précisant que le rapport du centre Robert-Kennedy est plus qu'édifiant. « L'autodétermination est la seule et unique solution au problème sahraoui », a-t-il souligné, rappelant le soutien indéfectible de l'Algérie aux mouvements de libération, dans le cadre de la légalité internationale. Il a, à cette occasion, appelé le gouvernement français à adopter une position conforme à toute logique et rompre avec ses tergiversations qui obstruent le processus d'autodétermination. Le chef de la délégation sahraouie a qualifié la rencontre d'hier, initiée par le CNASPS, d'historique. « Elle nous permet de faire la lumière sur la dégradation des conditions de vie et de détention des prisonniers sahraouis dans les geôles marocaines », observe-t-il. Pas moins de 60 détenus politiques sont en attente d'être jugés.