Photo : Makine F. La production de pomme de terre atteindra cette année le chiffre record de 3 millions de tonnes. C'est qu'a affirmé hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa lors d'une rencontre avec les professionnels de la pomme de terre. « Il est encore tôt de confirmer ce chiffre. Mais les révélations des agriculteurs, la stabilité du marché et la semence importée confirment ce chiffre », a dit M. Benaïssa. Le ministre a avancé que l'objectif est d'atteindre les 4 millions de tonnes par an. Le président de la Chambre d'agriculture d'El Oued, SaÂdoune Zeghib, lui, a assuré que cet objectif est réalisable. La preuve, les agriculteurs de sa wilaya ont exporté la semaine passée 235 quintaux de pomme de terre vers l'Espagne. Ces producteurs ont également signé un accord de transformation avec le groupe Bellat pour produire des chips, un produit généralement importé de Tunisie. Justement les agriculteurs des wilayas frontalières se plaignent des exportations clandestines des excédents dans la production agroalimentaire. Ceux de Tébessa s'inquiètent également de la pénurie du mazout. « C'est la raison pour laquelle, on a peur de s'aventurer dans la production en masse », a lancé l'un d'entre eux. Pour leur part, les producteurs de pomme de terre de Tlemcen s'inquiètent du problème de stockage. Ils proposent que la chambre froide qui est entre les mains des services de saisies depuis 10 ans soit mise en marche. « Elle a une capacité de stockage de 6 000 quintaux », a précisé un agriculteur de Maghnia. Au sujet justement du stockage des semences de la pomme de terre, M. Benaïssa s'est dit refuser de voir les producteurs se prendre en otage. Il a ordonné au subdivisionnaire de l'agriculturede la wilaya de Sidi Bel-Abbès et le responsable de la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) de trouver une solution au problème du stockage de la semence qui risque de se périmer à cause du retard enregistré dans la récolte de la pomme de terre de l'arrière-saison. C'est une grande perte si on se réfère au prix d'importation de la semence, estime Mustapha Benhammou, un importateur. « Nous payons 500 euros par tonne et l'Algérie importe annuellement entre 100 et 150 000 tonnes. Cette année, on a importé 135 000 tonnes », a-t-il déclaré à Horizons. Des importations que l'Algérie pourra éviter. « L'Algérie a les capacités de produire tous ses besoins en semences, mais malheureusement, des lobbies l'en empêchent », ajoute-t-il. Un fait que le ministre lui-même a dénoncé en affirmant que des groupes de pression font tout pour limiter la production de la pomme de terre pour surenchérir sur les prix.
