Née à Damas, Dima Kandalaft a suivi des études en économie. Actrice de drame syrien de ces dix dernières années, ses premières apparitions furent avec Bashar Zerkan. Puis elle intègre l'Ecole supérieure des arts théâtraux et a travaillé au théâtre puis à la télévision. Parmi ses meilleures réalisations, on notera « Bab El Hara », « Arwah Anriya » et « Ashwak Naima ». Rencontre avec cette célèbre actrice qui a participé en tant que membre du jury du court métrage au 6e Festival d'Oran du film arabe. Selon vous, est-il difficile d'exercer le métier d'acteur dans un pays en guerre ? Sans les comédiens et sans le théâtre, notre société ne pourrait plus se regarder et quand on n'est plus capable de se regarder, c'est qu'on n'est pas très loin de la disparition. C'est un métier merveilleux et terrible à la fois. Merveilleux par la joie qu'il nous donne d'être en scène et d'entendre une salle rire ou émue. Car cela veut dire que le public vous aime, que la connivence est établie et que, par conséquent, vous n'êtes plus tout seul. Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir comédienne ? Je suis une fille très émotive qui se laisse facilement toucher par ce qui se passe dans sa vie. La comédie est pour moi plus qu'une passion, c'est une manière d'exister, de se laisser toucher, vivre et de ne pas se cacher. Ce qui me plaît dans la comédie, ce sont toutes ces émotions que l'on arrive à avoir et, avant tout, celles que l'on peut transmettre. Ce n'est pas qu'une caméra fixée sur nous ou un texte à réciter, ce sont des ressentis et des sensations qui sortent de nous et qui permettent aux spectateurs d'entrer avec nous dans l'histoire. Cette envie d'être comédienne vient avant tout de mon envie de m'exprimer et de me laisser toucher par ce qui m'entoure. Quel genre de rôle préférez-vous jouer ? J'aime incarner les rôles dramatiques. Ceux qui montrent la souffrance d'une personne, les sortes d'appel au secours. Il m'a plusieurs fois été difficile d'en sortir immédiatement après les tournages. Ma famille pensait que je faisais une dépression. Je sortais juste de ce genre de rôle. Je mets un certain temps pour abandonner les personnages que j'incarne. Vos parents vous ont-ils encouragée vers la comédie ? Oui mais ils ne m'ont jamais forcée... La seule condition était de continuer à bien travailler à l'école et que les tournages ne nuisent pas à mes études. Et aujourd'hui, que pensent-ils de votre réussite ? Ils sont super heureux, bien sûr !
