LA visite de l'Emir du Qatar, qui intervient après la réunion de la commission bilatérale algéro-qatarie tenue en novembre dernier à Alger, s'inscrit dans le cadre des efforts intenses des deux pays et de leur volonté commune de promouvoir la coopération économique à l'image de leurs relations politiques. C'était l'occasion pour les deux pays d'approfondir la concertation et l'échange de points de vues sur les questions arabes, régionales et internationales d'intérêt commun, notamment dans la conjoncture politique actuelle. Huit accords et mémorandums accords de partenariat relatifs à des projets de développement ont été signés entre les deux pays. Ce qui témoigne de la volonté des deux pays à consolider et conforter leur coopération, déjà scellée à la faveur des accords signés entre les deux pays dans différents domaines. Selon les observateurs, le programme quinquennal de développement 2010-2014 auquel l'Etat a consacré 286 milliards de dollars profite à cette coopération bilatérale, notamment pour Doha qui aspire à être incontournable à l'échelle internationale. Un programme offrant de larges perspectives en matière de coopération et de partenariat, d'autant plus que l'Algérie possède tous les atouts et un grand potentiel d'investissement dans tous les domaines. L'Algérie et le Qatar ont paraphé un accord pour la réalisation d'un complexe sidérurgique dans la zone industrielle de Bellara, à Jijel, d'une capacité globale de 5 millions de tonnes par an. Le futur complexe sidérurgique de Bellara produira, dès sa mise en service, 2,5 millions de tonnes d'acier/an, avant de passer à 5 millions de tonnes/an. Il pourra, de ce fait, assurer jusqu'à 4.000 postes d'emploi. L'usine en question fabriquera, notamment, de l'acier plat et des aciers spéciaux qui serviront à développer l'industrie du rail en Algérie. La demande nationale en produits sidérurgiques est de 5 millions de tonnes/an. Le pays en importe chaque année l'équivalent de 10 milliards de dollars, soit près de 20% de sa facture d'importation globale. Pour ce qui est du partenaire qatari, les spécialistes affirment que, comparé à d'autres sociétés d'acier, l'avantage de Qatar Steel consiste dans le fait que ses pôles de production sont basés sur la réduction directe, qui utilise des énergies plus propres. De l'avis des experts en sidérurgie, ce futur complexe devrait permettre, entre autres, de résorber le déficit actuel en produits de sidérurgie, renouveler les gazoducs et développer le rail. Ils estiment que le partenaire qatari s'avère en mesure d'apporter un plus au savoir-faire algérien dans ce domaine, notamment pour ce qui est de la modernité des équipements, mais surtout de la commercialisation et du marketing. Un intérêt particulier est accordé par les deux pays à d'autres secteurs dont l'énergie, les mines, le transport aérien, l'agriculture, les finances et l'industrie. Pour faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays, le président de la République avait signé, en novembre 2010, un accord conclu entre les deux gouvernements algérien et qatari relatif à la suppression de la double imposition et l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu signé a Doha en juillet 2008. Au volet politique, la concertation entre l'Algérie et le Qatar sur les questions arabes et régionales s'est poursuivie et fait l'objet de rencontres et visites des dirigeants des deux pays, notamment la visite en Algérie du président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al Thani.
