M. Sellal a condamné, hier, l'attaque terroriste, la qualifiant de déplorable et de lâche. Il a précisé que les terroristes qui ont pris part à cette entreprise criminelle sont de huit nationalités dont des Tunisiens, des Egyptiens, des Maliens, des Nigériens, des Mauritaniens et un Canadien d'origine arabe et des Algériens. Le Premier ministre soutient qu'il s'agit d'une agression « caractérisée », « préparée » et planifiée » « depuis deux mois » et le groupe terroriste, conduit par Bencheneb Amine, a longé la frontière algéro-malienne et la frontière algéro-nigérienne avant d'entrer par la Libye sur le territoire national. Les terroristes poursuivaient deux objectifs. Le premier était de transférer des otages vers le Mali et les utiliser par la suite comme monnaie d'échange avec les pays étrangers. Le deuxième était de faire exploser le complexe gazier. Concernant le bilan, le Premier ministre avance trente-sept otages, dont un Algérien, tués par les terroristes. Il précise que sept victimes parmi les 37 morts n'ont pas été encore identifiées. Il a ajouté que 5 travailleurs étrangers sont portés disparus. « Nous ignorons si ces disparus sont morts ou se cachent quelque part dans le site gazier » qui s'étale sur une superficie de 10 hectares. A noter que le site gazier de Tiguentourine emploie 790 personnes dont 134 de 26 nationalités. Il annonce que vingt-neuf preneurs d'otages ont été éliminés et 3 capturés. Abdelmalek Sellal n'a pas manqué de saluer l'intervention « rapide » et « intelligente » des forces spéciales de l'Armée nationale populaire et de tous les corps de sécurité pour libérer les otages. « Je rends un grand hommage à notre Armée nationale populaire. Je suis fier de nos jeunes militaires qui ont fait preuve d'un sang-froid exemplaire et d'un professionnalisme sans équivoque et de haute technicité qui n'a pas d'égal, partout ailleurs », lance-t-il. Il explique que l'assaut a été mené de manière « responsable », « forte et satisfaisante ». Et pourtant, souligne-t-il, la mission n'était pas du tout aisée. Il a reconnaît la complexité de l'opération face à ce groupe terroriste fortement armé qui n'a pas hésité à exécuter des otages. Le Premier ministre réaffirme, en outre, la position constante de notre pays quant à son rejet de toute forme de terrorisme et de violence. « Que la communauté internationale, mais surtout arabo-musulman à voir avec les concepts de l'islam qui n'a rien à voir avec ces groupes. C'est une affaire de terrorisme. Nous n'avons pas d'autre solution que de les combattre. Ils sont venus pour porter atteinte à la stabilité de notre pays, c'est à la fois inacceptable et inconcevable ». Hommage à l'armée Si l'opération est achevée, le Premier ministre a reconnu que la situation reste « délicate » et nécessite « beaucoup de vigilance ». Et là, il a rappelé la position « claire, nette et précise » de l''Algérie de ne jamais tomber dans les griffes du terrorisme. « Quand il s'agit de la stabilité du pays, nous répondrons de la manière la plus ferme », a-t-il renchéri. Il annonce sa visite, aujourd'hui, au site pour procéder à l'évaluation. Mais il a rassuré que les dégâts ne sont pas importants. Il indiquera que les dégâts auraient pu être considérables n'était l'intervention rapide des forces de l'Armée. M. Sellal a fait savoir que les objectifs de l'intervention consistaient à sauver le maximum de personnes et éviter le sabotage des infrastructures. « Je peux vous dire que le taux de réussite est appréciable », s'est-il félicité. Le Premier ministre indique qu'il n'y a jamais eu de confusion dans la manière avec laquelle l'affaire a été gérée. « Nous avons fait preuve d'une unité de commandement sans faille et l'Algérie a prouvé de la manière la plus éclatante ses capacités à gérer dles questions sécuritaires », soutient-il. Il a, également, indiqué avoir été en contact, durant toute l'opération, avec les responsables des pays étrangers, ajoutant que l'Algérie ne fera pas machine arrière. Crise au Mali : pas de changement de position Il annonce que l'Algérie n'a aucune attention d'envoyer des soldats en dehors de ses frontières et de son territoire. Il a tenu à préciser que l'Algérie « encourage le dialogue entre les différentes parties pour trouver une solution à la crise malienne », en parallèle, a-t-il dit, de l'action d'éradication du terrorisme et du crime sous toutes ses formes dans la région du Sahel. D'aucuns estiment que par cette lâche agression, l'Algérie serait amenée à changer sa position par rapport au Mali. Le Premier ministre affirme que la position de l'Algérie ne changera pas. Il soutient que l'intégrité territoriale de ce pays doit être « préservée » même « si nous devons absolument mettre un terme au terrorisme ». Il avance, aussi, la Constitution qui, dans ses articles 25 et 26 stipulent de ne pas s'ingérer dans les affaires internes des pays tiers.
