n pleine entreprise de « réconciliation » avec le Hamas, le président palestinien, Mahmoud Abbas, peine à se réconcilier avec son Premier ministre. Jamais le président palestinien n'a été aussi « esseulé » sur la scène politique, tandis que son ambitieux et, désormais, ex-poulain, jouirait, en sous main, de l'appui américain. John Kerry a enjoint, vendredi, Abbas de régler la crise avec son Premier ministre. Celui-ci que le Fatah a fustigé pour sa politique empreinte « d'improvisation et de confusion sur de nombreux sujets financiers et économiques ». Néanmoins, Abou Mazen n'as pas l'intention de plier devant ce qui serait la signature — de ses propres mains — de sa mise à mort politique. Devant un « opportuniste » Fayyad, en embuscade permanente, lorgnant le siège « suprême » à Ramallah, le président palestinien montre ses muscles, et s'en va chercher du soutien chez ses « mentors » classiques, à savoir l'Arabie Saoudite et le Koweït, qui, eux, voient avec un mauvais œil la « neutralisation » par Doha du mouvement islamiste à Ghaza, et le parrainage qatari du mouvement des Frères musulmans. C'est dans cette perspective que l'on peut lire le nouveau report de la rencontre entre Mahmoud Abbas et son Premier ministre, prévue hier, dans l'espoir de régler leurs différends, nés suite à la démission controversée du ministre des Finances, Nabil Qassis. Laquelle démission a été vite validée par le chef du gouvernement, à l'encontre de la volonté du premier chef. Selon des responsables, cette réunion devrait avoir lieu après la visite, prévue demain, du président Abbas au Koweït. Ce charivari au sommet de l'Autorité palestinienne intervient alors que la Commission électorale centrale palestinienne (CEC) a annoncé, vendredi, que 1,86 million de personnes étaient inscrites sur les listes électorales dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée, étape clé de la réconciliation nationale, mais sans donner de précision sur la date du scrutin. « La commission est prête à organiser les élections lorsque la présidence en fixera la date », a déclaré le chef de la CEC, Hanna Nasser. Selon un membre du comité central du Fatah, Azzam Al Ahmed, M. Abbas, peut, désormais, commencer à consulter les forces politiques pour un éventuel accord sur la date des élections. Amine G.
