La septième édition du Salon national de l'emploi et l'entreprenariat a pris fin, hier, après deux jours au cours desquels universitaires et entrepreneurs ont tenté de faire aboutir leur déplacement. Pour les organisateurs, c'est un réel succès. Mais du côté des exposants, écoles et entreprises privées et étatiques, les avis sont mitigés. La Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL) a fait l'exception. Son stand a, selon ses représentants, été l'espace le plus visité. Un chiffre record a été enregistré en matière de dépôt de CV. 500 depuis l'ouverture de la manifestation, jusqu'à jeudi matin. Mais seule une dizaine de postulants a été sélectionnée pour un entretien d'embauche, parmi les architectes, les ingénieurs électriciens, et certains diplômés spécialisés dans les métiers de l'eau. Les grandes écoles présentes au salon n'ont pas connu cet engouement. La responsable des stages et des projets associatifs à l'Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA), Mlle Faïza Khir, impute ce désintérêt à l'aspiration des jeunes pour l'obtention d'un poste d'emploi plutôt qu'à un stage de recyclage ou de performance. « La majorité des postulants ne mettent pas en relief leurs compétences. Pourtant, l'université algérienne a formé de brillants étudiants dans différentes spécialités. Mais ils sont, malheureusement, mal orientés », regrette-t-elle, estimant que l'universitaire doit s'investir et s'impliquer davantage dans le monde du travail pour pouvoir acquérir un potentiel lui ouvrant des perspectives. Selon certains exposants, la tenue de telles manifestations aiderait énormément à l'orientation des universitaires et à leur placement dans les entreprises. L'université a tenté de tisser des liens avec l'entreprise. Mais cette dernière a, de tout temps, affiché sa réticence. C'est le constat qu'a établi, jeudi dernier, lors d'une conférence-débat, tenue parallèlement au salon, le Dr. Abdenour Nouiri, professeur et directeur du laboratoire marketing à HEC (hautes études commerciales). « L'entreprise algérienne n'a jamais fait d'efforts pour se rapprocher réellement de l'université. C'est toujours l'université qui prend l'initiative », affirme-t-il. Une démarche souvent vouée à l'échec étant donné le désintérêt et les réticences des entreprises. Le docteur Nouiri déplore également l'exclusion de l'université algérienne dans la prise de certaines décisions. Il cite, entre autres, les rounds de négociations concernant l'accession de l'Algérie à l'OMC, rappelant qu'il existe des docteurs spécialisés en négociations qui auraient pu faire avancer les choses.