Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a reconnu, hier, lors de la conférence nationale des directeurs du secteur, que les imams en Algérie, malgré la formation qui leur a été dispensée dans les instituts relevant du secteur, souffrent d'une défaillance professionnelle. « Devenir imam ne signifie nullement l'occupation d'un poste d'emploi. C'est une mission noble. Car au delà de l'enseignement et de l'inculcation des valeurs morales, l'imam doit, selon le ministre, s'imprégner des problèmes de la société, être attentif à ses préoccupations pour pouvoir l'orienter vers le droit chemin ». « La mission de l'imam ne se limite pas au prêche dans les mosquées à l'adresse des fidèles. Il est censé toucher toutes les catégories de la société », a-t-il souligné, attribuant cette défaillance au non-suivi d'effets de leur formation par le déploiement sur le terrain des inspecteurs du secteur. Le ministre a, à cet effet, appelé à la redynamisation des structures concernées par l'accompagnement des imams dans leur mission, insistant sur le renforcement des effectifs des inspecteurs. Il juge que ces derniers n'ont actuellement aucune raison justifiant leur absence sur le terrain. « Le statut particulier leur a soustrait la prime qui les différenciait des autres corps du secteur, mais nous avons défendu leur cause et sommes parvenus à leur restituer cet acquis », a rappelé le ministre, jugeant que les efforts consentis conforteront certainement le rôle primordial de la mosquée et son influence sur la société. Bouabdallah Ghlamallah n'a pas manqué de relever l'absence des Mourchidates sur le terrain, estimant qu'elles ont été formées pour accomplir les missions de sensibilisation et d'orientation non seulement au niveau de la mosquée mais là où elles ont la possibilité d'intervenir. Le gouvernement ouvre chaque année 1.200 postes budgétaires au profit des imams. Pour le ministre, il n'y a pas de déficit en termes de ressources humaines, mais il y a un manque de professionnalisme. D'où la nécessité de dégager tous les mécanismes possibles pour permette à l'imam et à la Mourchida de jouer pleinement leur rôle d'éducateurs non seulement dans la mosquée mais également au sein de la société.
