La scène lui a été consacrée en grande partie avec ses musiciens et son orchestre. La première interprétation « Chaâlti ennar » est chantée en chœur avec le public, venu nombreux à son rendez-vous. Composé essentiellement de familles, il a ainsi manifesté son intérêt pour la qualité de l'art musical. « Je suis dans mon deuxième pays et je suis parmi mes frères », dira-t-il avant de présenter les musiciens qui l'accompagnent. « Le peuple algérien est un grand peuple, connu par son accueil chaleureux et pour son hospitalité. Que Dieu protège la stabilité de ce pays et prompt rétablissement au président Bouteflika », dit-il avant d'enchaîner avec un chapelet de chansons, toutes belles et toutes bien interprétées en compagnie de centaines de fans. Il faut dire que sur le plan musical et celui de l'interprétation de la chanson, les 6.000 spectateurs (selon les organisateurs) ont été comblés. L'orchestre composé de vingt musiciens, en tenue sombre, joue de façon à faire vivre en commun, le romantisme de la chanson du Moyen-Orient avec des rythmes puissants, fortement marqués. Pour les instruments de musique, Assi a utilisé le luth ancien, la flûte, les percussions, les guitares basses, la batterie, les synthétiseurs, les violons et bien sûr le légendaire tambour du folklore libanais. Le joueur de cet instrument est un électron libre, il se déplace sans discontinuer sur la scène. Il exécute les figures de danse, propres au Liban, des danses entraînantes que reprennent avec enthousiasme les spectateurs debout sur les gradins. Assi El Helani, ému et touché par cette assistance chaleureuse, donne le meilleur de lui-même. Quelque 15 titres, dont « Bay El Arab », « Ya touyour El Ali, hannou ala hali » ou encore « Habibi Djani » sont magistralement interprétés par Assi El Helani. La chanson « Anit min essafar » (j'ai souffert de l'exil), une chanson dédiée à tous les parents qu'on laisse derrière soi une fois que nous pouvons voler de nos propres ailes ! Après quelque 90 minutes de chants et de danse, les termes comme : sublime, magistral, un vrai artiste et très beau, reviennent sur toutes les lèvres. Par ailleurs, et au programme, la chanson algéroise, kabyle et chaoui et sétifienne, représentée respectivement par la jeune Cherchelloise Amel Radi, Rabah Asma, Kamel El Guelmi, et Abdou Skikdi. Avec sa splendide voix, Amel a interprété des chansons chaâbi de Guerouabi, El Anka, El Harrachi et Mohamed Deriassa. De son côté, Rabah Asma a régalé le public de trois de ses chansons à savoir « Arjuyi am-timmi », « Lezzayer sbah lxir » et « Vouyedhrimen ». Rabah est venu directement de France où il a pris part à un festival. Il sera ce soir à la Salle Atlas (Alger) et demain à Tizi Ouzou. Kamel El Guelmi, lui, a été très applaudi par le public. Le chanteur, dont le style puise dans la musique typique du patrimoine local, a mis en appétit le public qui a résisté au sommeil. Très en verve comme à son habitude, l'artiste, originaire de Guelma, a su, grâce à sa voix puissante et ses mélodies mêlant flûte, bendir et synthétiseur, déchaîner la foule, constituée majoritairement de jeunes. Le jeune Abdou Skikdi n'a pas non plus laissé indifférent le public. Il a interprété trois chansons staïfi qui a étalé l'ambiance au petit matin.