L'attitude des maîtresses de maison à faire luire le gite familial à l'approche de Sidna Ramadhan a finalement déteint sur les « mâles » pour qu'ils reprennent le relais à l'extérieur et rendre les alentours des immeubles propres, dignes d'une ville urbaine. Armés qui d'une bêche pour défricher et arracher les herbes sauvages et desséchées, qui d'un balai amassant les détritus jonchées à l'entrée de l'immeuble, les bénévoles, en groupes constitués de voisins ou des membres d'une seule famille, n'ont ménagé aucun effort pour redorer le blason de leur quartier. A Bab Ezzouar, à Dar El Beida ou encore à Khemis el Khechna, c'est le même élan de solidarité et d'entraide pour une seule finalité : nettoyer son environnement. Des séniors, des jeunes et même des enfants ont pris part à cette action dans une ambiance bon enfant. Les remarques des plus âgés pour mieux nettoyer les coins font rire plus d'un. La question environnementale intéresse de plus en plus les citoyens, conscients de l'importance de préserver leur ville bien que des récalcitrants persistent toujours et le jet des ordures dans divers endroits continue de souiller et de maculer le paysage. Plusieurs sac-poubelle sont remplis de toutes sortes de détritus durant cette action. Certains citoyens, profitant de la réfection et du badigeonnage de leur intérieur, n'ont pas hésité à peindre la cage d'escalier de l'immeuble qu'ils occupent donnant un air de fraîcheur à des constructions délaissées par le propriétaire, même public. Les opérations de réfection ou de réhabilitation des immeubles se font rares pour ne pas dire qu'elles sont inexistantes. Cet élan de solidarité pour nettoyer l'environnement immédiat des immeubles, une action à méditer pour qu'Alger retrouve son visage d'antan et permettre à la ville de préserver son statut de cité urbaine.